Les fouilles successives à Font-de-Gaume ont permis la découverte de quelques œuvres d'art mobilier, témoignant du lien fort, autant stylistique que symbolique, entre les objets et l'art pariétal. 

Une œuvre d’art mobilier à Font-de-Gaume

Un os gravé a été découvert par Henri Breuil dans la galerie principale de la grotte, près du Rubicon. Publié en 1910 dans la monographie de la grotte, il est aujourd’hui conservé au musée d’Archéologie nationale, à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines). Il s’agit peut-être d’une vertèbre fragmentée, gravée d’une tête de cheval. Le relevé réalisé par Breuil n’est pas vraiment conforme à l’original. On ne lit en fait que le contour d’une tête et quelques traits évoquant la crinière. Le reste de l’animal se devine plutôt dans la forme du support.  

Le lien avec la décoration pariétale est difficile à faire. La relation directe entre art mobilier et art pariétal, au sein d’un même site, est d’ailleurs peu fréquente dans les grottes ornées de la région. À Font-de-Gaume il s’agit donc d’un témoignage exceptionnel même s’il ne peut être interprété de manière précise.

Art mobilier - art pariétal, un lien culturel

Il existe un lien fort entre l’art des grottes, généralement monumental mais souvent secret, et l’art des objets, qui accompagne les hommes dans leurs préoccupations quotidiennes. Par des moyens distincts, et poursuivant des objectifs sans doute variés, les hommes ont exprimé leur monde symbolique et intellectuel à travers la gravure, la peinture ou la sculpture.  

Les thèmes représentés sont similaires : une large majorité de signes et d’animaux, et quelques humains. On évoque parfois des différences dans le nombre des espèces animales : les rennes seraient ainsi plus fréquents sur les objets et les bovinés plus nombreux sur les parois. En réalité, les différences de thèmes sont plutôt liées aux périodes et aux zones géographiques considérées.  

La présence d’art mobilier à Font-de-Gaume est un témoignage exceptionnel de cette relation privilégiée. En effet, il existe assez peu de sites ornés (grottes ou abris) ayant également livré des objets décorés. La proximité culturelle réciproque de ces formes d’art n’est que très rarement démontrée. En revanche, nous avons l’impression que ce sont les mêmes populations qui ont fréquenté dans un territoire donné des sites aux fonctions différentes : lieux d’habitat, sépultures ou grottes ornées.