Rien n'est laissé au hasard sur les parois de Font-de-Gaume. En effet, les figures des deux registres sont disposées symboliquement dans l'ensemble de la caverne. Les bisons sont ainsi mis à l'honneur et donc représentés dans le dispositif principal.

Omniprésence iconographique

L’ornementation principale se dispose en deux grands registres, l’un à hauteur d’Homme, l’autre plus haut hors de portée (plus de 3 m) ; quelques dessins se répartissent également au ras du sol. Cette occupation de l’espace n’est pas rare et laisse envisager la mise en place de dispositifs ou d’aides pour se hisser vers les zones inaccessibles. 

Le dispositif en bandes parallèles est une adaptation à la morphologie linéaire de la galerie principale et à sa relative étroitesse.

Le champ manuel est la surface accessible par l’amplitude du geste de l’artiste sans déplacement du corps. Dans le travail de fresque, cette limitation est souvent dépassée obligeant une implication physique totale.

Dispositifs du décor

Le dispositif principal met à l’honneur les bisons qui en occupent l’ensemble. Les mammouths se trouvent plutôt au début. Les cervidés et les chevaux sont figurés, par intermittence, sur la totalité de l’organisation pariétale, le plus souvent en se regroupant. Les espèces rares – félin, rhinocéros, ours – apparaissent au fond des galeries. Il en va de même pour les anthropomorphes et les bovidés. Les signes tectiformes se situent sur la paroi gauche à la fois dans l’antichambre du Rubicon, dans la galerie principale et dans le cabinet des Bisons. Seuls trois d’entre eux se retrouvent dans le diverticule final.  

Les thèmes montrent ainsi une répartition particulière. Le choix des techniques est en revanche indépendant des espaces. L’ensemble des galeries a été investi en alternant les grandes compositions mises en scène et les dessins placés dans des secteurs étroits et d’accès difficile plus intimes.

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Avant le Rubicon

La galerie d’accès était réputée non décorée jusqu’au début des années 1980 où Alain Roussot, Norbert Aujoulat et Paulette Daubisse révélèrent une ornementation à l’état de vestige à partir de 25 mètres de l’entrée. Des taches, désormais ininterprétables, émerge cependant la silhouette d’un mammouth rouge. Dans l’antichambre du Rubicon, outre un signe circulaire rouge, les premières gravures figurent des tectiformes, des chevaux et des bisons associés à des faisceaux de traits. 

La galerie Prat renferme, sur sa paroi gauche uniquement, des dessins inachevés rouges, violines ou noirs représentant des chevaux, des mammouths et un éventuel capriné.

La première partie de la galerie principale

C’est au-delà du Rubicon que débute l’essentiel de l’ornementation répartie sur les deux parois de la galerie principale, le carrefour, la galerie latérale et le diverticule terminal. La densité est plus forte au début de la galerie principale et les œuvres majeures s’y regroupent. Les bisons les mieux conservés se trouvent dans la seconde partie de la paroi gauche. Les thèmes se répondent en vis-à-vis d’une paroi à l’autre, les compositions et les techniques y sont semblables. La disposition est la même en deux registres, portant au principal les cohortes de bisons polychromes, de mammouths et de cervidés. Deux mains négatives noires se perçoivent sous un surplomb bas de la paroi droite ainsi que deux ou trois autres probables sur celle de droite. Toutes les techniques sont utilisées au sein de ce secteur mais les gravures en particulier de mammouths sont un peu plus présentes sur la paroi gauche de la galerie principale.

La galerie latérale

Cette galerie, dont l’état de conservation est plus médiocre que celui de la galerie principale, s’ouvre sur la droite. Un fort concrétionnement à son entrée complique la lecture de ce qui devait être, pour l’essentiel, des bisons. L’animal en valeur dans cette galerie est le cheval plutôt sur la paroi droite ; la paroi gauche associe bisons et rennes. Vers le fond de la galerie, après des rétrécissements, on accède en rampant à un nouvel espace où des figures sont encore présentes sur la paroi gauche. Leur lecture est difficile : capriné, cervidé et surtout la silhouette verticale d’un ours rouge. L’ensemble de ce secteur est moucheté de ponctuations isolées ou regroupées, de bâtonnets ou de traits. Certains graphismes associés aux reliefs naturels pourraient évoquer des masques ou des têtes animales. À l’extrémité de la galerie, deux peintures noires demeurent d’interprétation difficile.

La fin de la galerie principale

En ressortant de la galerie latérale, on parcourt la seconde partie de la galerie principale. Sa paroi gauche se creuse en une rotonde – appelée cabinet des Bisons – mise à profit pour placer une dense composition tournante d’une douzaine de bisons après avoir disposé semble-t-il un glacis d’ocre rouge. Il semble qu’un jeu sur les couleurs des animaux partage l’espace en trois niveaux : le noir dans les parties hautes ; les bruns dans la zone médiane ; les polychromes dans le bas. De nombreux faisceaux de traits gravés ainsi que des tectiformes précédaient les bisons. Des protomés de chevaux et d’aurochs s’ajoutent à la composition dominante.

Le diverticule terminal

Au-delà du cabinet des Bisons se poursuit le diverticule terminal, zone étroite mais néanmoins ornée pour l’essentiel d’un rhinocéros au trait rouge, trois tectiformes, un félin face à l’ultime groupe de sept chevaux gravés.