En l'absence d'une datation directe du décor pariétal de Font-de-Gaume, quelques vestiges archéologiques caractéristiques permettent le rattachement à certaines périodes de la Préhistoire. Toutefois, la prudence reste de mise du fait de la très faible sédimentation.

La preuve par les vestiges archéologiques

Les vestiges archéologiques témoignent de diverses présences humaines à partir du Paléolithique récent. À cause d’une très faible sédimentation, ces objets ont souvent été trouvés soit en surface, soit rassemblés en un unique horizon sédimentaire. Dans cet amalgame, seuls quelques objets bien caractéristiques permettent de se repérer.

  • L’Aurignacien : première période du Paléolithique récent, il y a environ 42 000 à 30 000 ans. Lors de la fouille de 1967-1968, des objets en silex, en bois de renne et des restes de faune (Renne dominant) ont été retrouvés dans la couche 3, concentrés au niveau du Carrefour. Certains d’entre eux sont peut-être de facture aurignacienne. À l’heure actuelle, il n’est pas possible de relier des éléments du décor pariétal de Font-de-Gaume à ces premiers hommes modernes.
  • Le Solutréen : de rares outils en silex sont attribués à cette période grâce à leur retouche caractéristique, attestant que la cavité a été parcourue vers - 20 000. Il n’est pas possible de relier les éléments du décor pariétal à cette phase de fréquentation, mais cette éventualité n’est pas à écarter.
  • Le Magdalénien : dernière grande culture du Paléolithique récent, il y a 18 000 à 12 000 ans. Certains outils de silex récoltés dans la grotte peuvent être magdaléniens, mais aucun n’est assez typique pour en avoir la parfaite certitude. Le décor pariétal de Font-de-Gaume est attribué de façon globale à la phase moyenne du Magdalénien, vers 15 000 ou 14 000 ans.
  • Les présences ultérieures : la fréquentation humaine de la cavité s’est poursuivie au cours du temps, des vestiges du Néolithique, de l’âge du Bronze et de périodes encore plus récentes ayant été récoltés.
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Baguette débitée en bois de renne (Aurignacien ?, Magdalénien ?), fouilles François Prat, couche 3 (Font-de-Gaume III). Les Eyzies-de-Tayac, musée national de Préhistoire. (© Ph. Jugie – MCC/MNP.)

Grattoir sur lame aurignacienne, fouilles François Prat, couche 3 (Font de Gaume III). Les Eyzies-de-Tayac, musée national de Préhistoire. (© Ph. Jugie – MCC/MNP.)

Fragment de pièce à retouche solutréenne (feuille de saule ?), grotte de Font-de-Gaume, origine inconnue. Les Eyzies-de-Tayac, musée national de Préhistoire. (© Ph. Jugie – MCC/MNP.)

Burin sur troncature, peut-être magdalénien, fouilles François Prat, couche 3 (Font-de-Gaume III). Les Eyzies-de-Tayac, musée national de Préhistoire. (© Ph. Jugie – MCC/MNP.)

Dater le décor pariétal

Les peintures de Font-de-Gaume ne peuvent être datées directement, la plupart des pigments noirs de Font-de-Gaume étant à base de manganèse. Le charbon de bois est le seul matériau à pouvoir être daté, il faut donc identifier des tracés pariétaux dans cette matière. Les vestiges osseux ou les charbons trouvés au sol de la cavité peuvent également être datés, mais le lien avec le décor pariétal est alors plus difficile à établir.

Il est admis que le décor de Font-de-Gaume a peut-être été exécuté en plusieurs phases, plutôt resserrées sur la deuxième moitié du Paléolithique récent. Les éléments de la culture matérielle montrent que la cavité était accessible en permanence et qu’elle a été fréquentée pour des raisons diverses.

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Bison mâle dans la deuxième partie de la galerie principale. (© Olivier Huard / Centre des monuments nationaux)

Cette figure est représentative du style magdalénien.

 

Auroch femelle dans le fond du diverticule terminal. (© Olivier Huard / Centre des monuments nationaux)

Le style de cette représentation, sensiblement différente de celle des bisons, permet d'envisager une autre période de réalisation.