Creusée par l'érosion d’une diaclase dans les falaises caractéristiques du Périgord noir, Font-de-Gaume laisse aujourd’hui à voir des œuvres d’une qualité exceptionnelle grâce à sa profondeur et son humidité stable. Seuls quelques nouveaux concrétionnements localisés viennent troubler le dispositif iconographique préhistorique.

Une grotte restée ouverte

Elle s’inscrit dans des calcaires du Mésozoïque formant les escarpements emblématiques des paysages du Périgord noir.

Son porche domine d’une vingtaine de mètres un vallon qui débouche dans la vallée de la Beune, affluent de la Vézère. Du fait de son entrée bien visible, la cavité était connue de longue date avant la découverte des peintures préhistoriques en 1901. Le réseau comporte une galerie principale, longue d’environ 120 mètres, sur laquelle se greffent des diverticules : galeries Vidal, Prat et latérale, au sud ; « petite grotte », au nord.

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Eperon rocheux de la grotte de Font-de-Gaume. (© Olivier Huard / Centre des monuments nationaux)

Vue de l'accueil et de l'éperon rocheux de Font-de-Gaume. (© Olivier Huard / Centre des monuments nationaux)

Le creusement

Le creusement a été guidé par des diaclases, ce qui explique le tracé linéaire des galeries, leur hauteur (de 1,60 à 3,80 m dans la galerie d’accès, jusqu’à une dizaine de mètres dans la galerie principale) et leur étroitesse (de 1,5 à 3 m de large avec des rétrécissements localisés, tel le Rubicon). Il est rapportable aux circulations d’eaux souterraines entraînant la dissolution du calcaire comme le montre la morphologie adoucie des parois. Compte tenu de l’altitude relative du réseau, il date au minimum du Pléistocène moyen, et a même pu débuter bien avant.

Vue du profil haut et étroit de la galerie principale creusée à partir d'une diaclase. (© Olivier Huard / Centre des monuments nationaux)

Le remplissage

Les dépôts qui subsistent, sur lesquels on circule lors de la visite, sont typiquement karstiques. Seul leur sommet a été fouillé sur 2 mètres de profondeur ; il est constitué par une succession de sédiments brunâtres, tour à tour argilo-limoneux et sableux, dans lesquels s’intercalent des planchers stalagmitiques. Ces dépôts ont été en partie mis en place au cours de la dernière période glaciaire, par alluvionnement, ruissellement et concrétionnement, et localement remaniés par les ours des cavernes. La présence de vestiges archéologiques dans la séquence témoigne des premières fréquentations humaines de la cavité.

Coupe dans le remplissage – au pied de la paroi droite dans la seconde partie de la galerie principale – montrant l’intercalation d’un plancher stalagmitique dans des dépôts argilo-limoneux et sableux. (© B. Kervazo – MCC/CNP.)

La conservation

La grotte est suffisamment profonde pour bénéficier d’une température et d’une humidité stables, ce qui a favorisé la conservation des œuvres. En outre, les parois ont peu évolué depuis le passage des hommes du Paléolithique, hormis de nouveaux concrétionnements localisés, formés par cristallisation du carbonate de calcium contenu dans les eaux qui circulent dans les calcaires encaissants.

Le loup de Font-de-Gaume, inégalement recouvert par des concrétions. (© D. Lafon et S. Konik - MCC/CNP.)