Animal emblématique de la grotte de Font-de-Gaume, le bison des steppes (Bison priscus) a fortement inspiré les représentations des artistes de la Préhistoire. Superposés, hyperbolés et polychromés, les bisons occupent une place importante du dispositif iconographique de la caverne, surnommée en leur nom.

Un animal préhistorique

Le bison représenté à plus de cinquante reprises dans la grotte de Font-de-Gaume est le bison des steppes, Bison priscus. C’est un proche parent de l’actuel bison d’Europe (Bison bonasus) qui vit encore en semi-liberté dans certains massifs forestiers d’Europe centrale et orientale. Il ne doit pas être confondu avec son cousin le bison d’Amérique (Bison bison), qui se distingue par la forme générale de son corps et surtout par son port de tête, extrêmement bas.

Le Bison des steppes disparaît il y a un peu plus de 10 000 ans. Il est progressivement remplacé par l’animal forestier qui s’étend sur un large territoire en Eurasie. Le bison d’Europe est un animal puissant mais plus élancé que son cousin américain. Sa tête est robuste, large, et surmontée de deux courtes cornes recourbées. Les yeux sont portés sur une orbite saillante caractéristique et les oreilles, terminées par un pinceau de poils, sont généralement bien visibles. La toison qui recouvre tout le corps est dense et sa mue printanière est spectaculaire. En effet, le pelage laineux tombe par plaques, découvrant les poils ras de l’été. Ce changement de « livrée » a souvent été remarqué par les artistes de la Préhistoire, comme à Lascaux.

Les bisons et l'art paléolithique

Si Font-de-Gaume peut être considérée à juste titre comme la « grotte des bisons », il ne faut pas oublier que cet animal est l’un des plus fréquents de l’art paléolithique, avec les chevaux, les mammouths et, dans une moindre mesure, les aurochs. En Dordogne, durant le Magdalénien, l’animal est représenté sur tous les supports. Dans les grottes proches des Combarelles ou de Bernifal, également à Rouffignac, qui semblent culturellement très proches, ce sont plusieurs dizaines de bisons peints et gravés qui forment une partie importante des dispositifs iconographiques.

Sur des objets, transportés par les hommes, armes et outils notamment, les bisons sont aussi fréquemment gravés et même sculptés, comme sur cette palme de bois de renne provenant du site de La Madeleine, où un bison, la tête retournée sur le flanc, a été représenté dans ses moindres détails.

Bison se léchant le flanc sculpté en bois de cervidé, trouvé à la Madeleine de Tursac (Dordogne), musée national de Préhistoire, les Eyzies-de-Tayac (© Ph. Jugie – MCC/MNP.)