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- Comprendre la grotte de Font-de-Gaume
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L'année 1901 marque le commencement de l'histoire contemporaine de Font-de-Gaume. Dès sa découverte, la grotte prend une importance considérable dans les débats scientifiques sur la Préhistoire en devenant une preuve de l'authenticité de l'art pariétal du Paléolithique.
Récit de la découverte
Le 12 septembre 1901, quelques jours après avoir identifié avec l’abbé Breuil et Louis Capitan les gravures de la grotte des Combarelles, Denis Peyrony explore la grotte de Font-de-Gaume. Il y reconnaît de nombreuses gravures et peintures et alerte aussitôt par lettre et télégramme ses deux collègues qui avaient quitté la Dordogne.
Ces derniers reviennent aux Eyzies et le samedi 21 septembre le trio conduit une exploration approfondie de la cavité et de ses œuvres. Les chercheurs dressent un plan de la grotte, identifient 77 figures gravées et peintes, relèvent plusieurs d’entre elles au moyen du calque et de l’aquarelle. Capitan rédige, dans la grotte même, une note destinée à être présentée au plus tôt devant l’Académie des Sciences.
Premières communications et publications
Au début du 20e siècle, l’authenticité de l’art pariétal fait débat et une découverte comme celle de Font-de-Gaume ou des Combarelles constitue, selon l’expression de Breuil « un énorme pétard dans le monde préhistorique » (lettre de Breuil à Jean Bouyssonie, 10 septembre 1901, Paris, bibliothèque centrale du Muséum). Il importe donc de s’en assurer la propriété scientifique. La présentation rapide, le 23 septembre 1901, d’une note devant l’Académie des Sciences constitue pour cela un excellent moyen. Il y a urgence : Émile Rivière, qui a découvert les gravures de la grotte de La Mouthe en 1895, prospecte alors dans la région et pourrait bien damer le pion à ses trois confrères.
Font-de-Gaume et le débat sur l'art pariétal
La découverte des Combarelles et de Font-de-Gaume parachève une démonstration reposant sur un corpus d’œuvres encore limité mais suffisamment étoffé pour être convaincant. Celle-ci se produit à point nommé, au moment où les idées en Préhistoire se modifient profondément, sous l’effet d’une nouvelle génération de préhistoriens dont l’abbé Breuil constitue un représentant particulièrement actif.
Avec l’appui d’Émile Cartailhac, celui-ci porte le débat devant le congrès de l’Association française pour l’avancement des Sciences réuni à Montauban en 1902. Le congrès discute, visite les grottes des Eyzies et entérine l’authenticité de l’art pariétal paléolithique.