Font-de-Gaume est aujourd'hui le sujet de nombreuses études scientifiques et de projets de numérisations, destinés à explorer les moindres détails des parois et ouvrir la grotte à un public plus vaste.

Des études scientifiques récentes

Durant les trente dernières années, Font-de-Gaume, dont la connaissance se fonde encore sur la publication de 1910, fait également l’objet de diverses études scientifiques. Denis Vialou y effectue des relevés précis encore inédits. Norbert Aujoulat assure une étude exhaustive (préalable à des travaux de nettoyage) dans la galerie avant le Rubicon et confirme que ce secteur, traditionnellement considéré comme non décoré, avait bien reçu une ornementation il y a 15 000 ans, malheureusement très mal conservée (courant d’air, etc.). 

Entre 2007 et 2012, le programme MADAPCA dirigé par Patrick Paillet et financé par l’Agence nationale de la Recherche a développé de nouvelles approches de micro-analyses in situ. Depuis 2020, le même chercheur, entouré d’une équipe pluridisciplinaire, s’est donné pour but de pratiquer une réévaluation de l’ensemble du dispositif pariétal de la grotte.

Numérisations de la cavité

La numérisation est un nouveau moyen d’accès à la culture, soutenu par un programme national du ministère de la Culture. La première restitution 3D de la cavité de Font-de-Gaume a été possible grâce au partenariat entre la sous-direction de l’Archéologie (Centre national de Préhistoire) et le Centre des monuments nationaux, gestionnaire du monument. La numérisation complète a été réalisée en 2012 en deux étapes successives, chacune ayant été financée par l’un des partenaires.

Les technologies actuelles permettent une restitution virtuellement identique à l’objet initial, respectant les trois axes X, Y et Z de l’espace. La restitution 3D peut ainsi devenir un outil d’investigation scientifique, de gestion patrimoniale et de diffusion.

L’acquisition et la construction du relevé 3D comprennent plusieurs méthodes et étapes. La lasergrammétrie, la photogrammétrie et une couverture photographique complète ont été utilisées.

Les étapes comportent :

  1. L'enregistrement d'une série de mesures en coordonnées XYZ qui donne un nuage de points.
  2. Ces points sont reliés entre eux pour former un réseau de triangles, c’est le maillage.
  3. Sur ce squelette est appliquée une peau artificielle ou, pour plus de réalisme, la surface photographiée de l’objet, c’est le texturage.

À partir de cette réalisation, de nombreuses déclinaisons (films, photos, plans, coupes, impressions 3D...) peuvent être obtenues.

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Acquisition des mesures en coordonnées XYZ à l’aide d’un scanner HDS7000 par Pérazio Géomètre eurl, janvier 2012. (© Michel Maumont – MC/CNP.)

Utilisation d’une charte colorimétrique pour les prises de vue, mars 2012. (© Art Graphique et Patrimoine.)

Un nouvelle numérisation de la cavité et de son environnement extérieur a été décidée en 2022 suite à l'appel à projet "Numérisation du patrimoine et de l’architecture" du Plan d’Investissement d’Avenir n°4 (PIA4)

Grâce à l'utilisation de techniques et de matériels de pointes, un modèle de la totalité des galeries de la cavité, d’une précision inférieure au millimètre pour les peintures, a été produit afin de répondre aux besoins  de conservation et de recherche et à de nouveaux enjeux de médiation, à travers la création d'une visite guidée en ligne.