Les graffitis modernes et contemporains de Font-de-Gaume attestent de sa fréquentation récente. Le cadre de cette dernière est définitivement fixé avec la mise en place de quotas dans les années 1970.

Fréquentation récente de la cavité

Outre divers fragments de poteries médiévales voire postérieures, la fréquentation récente de la galerie de Font-de-Gaume est surtout attestée par des graffitis d’époque moderne ou contemporaine : plus de 70, bien lisibles, comportent noms ou initiales et quelques origines géographiques. Souvent sur les parois, plus rarement au plafond, ils affectent tous les secteurs de la cavité, y compris au-delà du Rubicon et au fond de la Galerie latérale. Les premiers remontent à 1874, la majorité se répartissant entre 1880 et 1900, certains mêmes postérieurs à la découverte, 1908-1909, laissant perplexe sur les premières mesures de protection de la grotte…

 Après les premiers travaux exploratoires de Louis Capitan, l’abbé Breuil et Denis Peyrony publiés en 1910, consistant davantage en une collecte des objets en surface qu’en une fouille véritable, l’électrification rend la cavité accessible au grand public à partir de 1910, et surtout de 1920, date qui marque également la création d’un syndicat d’initiative aux Eyzies. Curieusement, cette ouverture constitue un premier pas vers la protection de la cavité puisqu’aucun graffiti postérieur ne viendra désormais détériorer la paroi. Non réglementée, la fréquentation journalière peut atteindre 1 500 à 2 000 personnes. Pour mieux protéger les peintures pariétales, l’abaissement du sol original (entre 0,10 et 1,25 m, en moyenne 0,70 m) est l’occasion de plusieurs campagnes de fouilles véritables (Séverin Blanc, François Prat, etc.), principalement entre 1951 et 1968.

Graffiti du milieu du 19e siècle, secteur orné, galerie principale, première partie. (© Ph. Jugie – CMN/CNP.)

Premiers quotas

À partir des années 1970, les désordres climatiques et biologiques s’installent ; il devient nécessaire d’établir des quotas de fréquentation, au départ fixés pour améliorer le confort du public, gêné par exemple par la concentration de gaz carbonique au-delà du Rubicon. De 650 personnes par jour en 1970, on passe à 340 en 1979, 200 au début des années 1990. Aujourd’hui, la fréquentation maximale admise est de 80 personnes par jour pour une durée de visite de 30 minutes environ : si le confort du public demeure fondamental, l’exigence principale reste la stabilité climatique et biologique du milieu souterrain de Font-de-Gaume mise en péril au-delà de ce seuil d’équilibre. La modification générale actuelle du climat laisse à penser que ces chiffres pourraient encore être réduits notamment pendant la période estivale.