La flore

L’étude des pollens (palynologie) qui sont contenus dans les sédiments marins permet de corréler les changements de végétation avec les indicateurs climatiques marins. Pour la façade atlantique de l’Europe, la réponse des végétaux aux changements climatiques globaux apparait rapide. D’autres données à haute résolution proviennent de l’étude de sédiments continentaux issus de tourbières et de lacs. À partir de ces données marines et continentales, quatre moments principaux dans l’évolution des arbres (essences boréales et tempérées) et des plantes semi-désertiques (armoises et graminées notamment, représentant la steppe continentale ou la toundra) peuvent être distingués : la fin du Dernier Maximum Glaciaire (froid et humide) associe à une taïga ou forêt boréale, des plantes semi-désertiques de steppe continentale et toundra ; le Dryas ancien (plus sec et plus froid) est un moment complexe marqué par de nombreux changements de la végétation. Il est dominé par des plantes de steppes semi-désertiques héliophiles ; le Bølling et surtout l’Allerød (plus humide et plus chaud) marquent une première recolonisation de la forêt tempérée.

La faune

Le réchauffement climatique du Bølling-Allerød entraîne également une recomposition dans la répartition des espèces animales. Dans le Sud-Ouest de la France, les restes osseux trouvés dans les gisements archéologiques constituent l’essentiel du matériel disponible pour appréhender ces changements. Les espèces steppiques ou arctiques (renne, antilope saïga, lièvre variable, campagnol des neiges ou chouette harfang…) laissent la place aux espèces de milieux tempérés. Durant le Magdalénien moyen, la chasse se pratique essentiellement aux dépens des grands troupeaux d’ongulés de milieux ouverts arctiques ou steppiques. Le Sud-Ouest de la France et sa mosaïque de biotopes peut être schématiquement subdivisé en trois ensembles selon les tableaux de chasse (issus d’un échantillon de gisements). Dans la moitié orientale qui recouvre le Périgord, le Quercy, le Languedoc occidental et les Pré-Pyrénées, le renne est souvent le gibier principal. Dans le nord du Bassin d’Aquitaine, l’antilope saïga domine fréquemment les spectres fauniques. Quant aux Pyrénées centrales et occidentales au sud des Landes, les tableaux de chasse sont plus équilibrés associant renne, cheval, bison et parfois cerf. Les petits gibiers sont très rarement capturés en grand nombre, sauf dans quelques gisements d’influence méditerranéenne ayant livré du lièvre variable et du lagopède. Au Magdalénien supérieur, la chasse demeure focalisée sur les ongulés mais les espèces évoluent. Le bison devient rare et le saïga, qui a quitté la Gironde, est remplacé par le renne et le cheval. La moitié orientale de l’espace considéré est largement dominée par le renne et parfois le cheval. Dans les Pyrénées, l’ouverture des vallées permet l’accès à de nouveaux biotopes, comme celui du bouquetin. Dans la partie occidentale, la part du cerf augmente jusqu’à être majoritaire dans quelques ensembles fauniques. Parallèlement à l’exploitation de ces ongulés, la part des petits vertébrés augmente. Outre le lièvre variable, les oiseaux sont plus fréquemment chassés : lagopède et chocard dans les Pyrénées, chouette harfang dans la plaine aquitaine. Les données concernant la pêche montrent également une fréquentation plus intense du milieu aquatique durant cette période. À ces taxons s’ajoute aussi la capture d’animaux de plus petite taille, comme le spermophile.