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Des petites statues pour des grandes divinités
Ougarit a livré une importante quantité de sculptures en bronze, partiellement ou intégralement plaquées de métaux précieux tels que l’or, l’argent ou l’électrum. Caractéristique des cultures des âges du Bronze dans la région syro-palestinienne et anatolienne, cette technique semble reliée à l’expression imagée des panthéons de ces régions. En fonction de leur posture et de certains détails de leur iconographie, à Ougarit ces images ont souvent été interprétées soit comme des représentations du dieu de l’Orage, Haddou, connu sous son titre de Baʿal – maître –, soit comme une évocation du grand dieu du panthéon local, El.
Une expérience commune du patrimoine
Dans le cadre d’un programme de conservation et de restauration mené en collaboration par le musée du Louvre et le musée national de Damas, ces statuettes de métal ont été l’objet d’une évaluation détaillée de leur état général, prélude aux actions de restauration et de conservation préventive qui s’avéraient nécessaires. Ce fut l’occasion de former de jeunes restaurateurs syriens et de développer une expérience commune sur une collection partagée d’importance historique mondiale.
Des statuettes divines faites d’or et d’argent
Ces actions patrimoniales ont été doublées d’observations et d’études qui ont permis de préciser certains points de l’iconographie divine parmi lesquels la conception du corps des dieux de type « Baʿal ».
Ainsi, leur corps brille d’un blanc étincelant, fût-il issu d’un placage d’argent ou d’un étamage, quand leur visage et leur haute tiare brillent du jaune des feuilles d’or plaquées qui les recouvrent. L’alliance entre ces deux couleurs rappelle la combinaison des couleurs blanche et jaune en Égypte, la première symbolisant l’ossature d’argent incassable du dieu et la seconde sa chair d’or, imputrescible.