- Accueil
- Artisanat locaux et importations
- Les outillages en pierre taillée, où et pour quoi faire ?
Dans l’inconscient de beaucoup, l’âge du Bronze reste assimilé avec la disparition des outillages de pierre taillée qui auraient très rapidement disparu, supplantés par le métal, plus efficient et surtout plus « noble ».
Dans ce contexte, la persistance d’un large usage d’un matériau dont la seule qualité serait la disponibilité locale (et donc le faible « coût ») demeure logique dans les établissements ruraux dont l’inertie culturelle est forte. En revanche, dans les grands centres, il est généralement considéré que seuls quelques usages, surtout symboliques, peuvent persister (comme pour le couteau d’obsidienne utilisé dans le rituel égyptien de la momification ou l’interdiction de l’usage du métal dans le rituel hébraïque ancien de circoncision).
Bien connus pour les périodes préhistoriques, les outils en silex n’ont cependant pas cessé d’être utilisés du jour au lendemain et leur usage a au contraire perduré jusqu’à une époque récente. Si leur présence est fréquemment attestée dans les sites de l’âge du Bronze, en revanche, dans tout le Proche-Orient ancien, les textes évoquant l’usage d’outils en pierre sont très peu nombreux, aussi la question pouvait se poser de savoir si ces persistances étaient marginales ou si elles allaient au delà des établissements secondaires et si elles concernaient aussi les centres urbains, les capitales comme Ougarit.
Les fouilles à Ras Shamra ont, dès les premières campagnes, révélé un matériel lithique abondant, même s’il n’a été systématiquement recueilli qu’à partir des années 1970, seules les pièces jugées exceptionnelles étant auparavant conservées. Il se posait cependant la question de savoir quels secteurs de la société d’alors étaient concernés et à quelle(s) sphère(s) d’activités se rapportaient ces outillages en silex.
Deux ensembles principaux ont à cette fin été étudiés : d’une part les outillages recueillis dans le quartier « Centre de la Ville » (fouilles M. Yon 1978-1988), d’autre part ceux trouvés dans le quartier « Grand Rue » (fouilles V. Matoïan 2005-2007).