Une nécessité quotidienne

La quête de l’eau était une des préoccupations premières des habitants d’Ougarit. Certes la région, qui bénéficie d’un climat méditerranéen, est bien arrosée, mais durant les 5 mois de la saison sèche les pluies sont rares et les températures élevées. On comprend alors que l’implantation de l’agglomération ait découlé d’un choix mûrement réfléchi parce que vital pour assurer sa pérennité.

Des ressources diversifiées mais irrégulières

Les hommes qui, dès le Néolithique, se sont installés à Ras Shamra ont choisi un endroit qui offrait un minimum de sécurité : deux cours d'eau – le nahr ed-Delbé et le nahr Chbayyeb – encadrent le site, trois sources coulent à proximité, tandis qu’une nappe phréatique est contenue dans les grès qui affleurent alentour. Ce sont eux qui permirent à l’agglomération de se développer.

Mais c’est surtout par l’intermédiaire de puits, nombreux dans les demeures du Bronze récent, que les habitants de la cité s’alimentaient en eau. Ces puits creusés dans la roche, profonds de 10 à 15 m, montés en moellons de pierre à peine équarris et surmontés d’une margelle monolithe, étaient alimentés par la nappe. Enfin, des canalisations permettaient de récupérer les eaux de pluie depuis les toits de certaines habitations

Ces ressources diversifiées permettaient un approvisionnement continu, mais la fin de l’été restait une période critique. Ceci explique peut-être la mise en œuvre d'un barrage, aménagement lourd et d’une technicité développée, qui pourrait souligner, du fait de la notion de réserve qui en découle, le caractère précaire d’une ressource certes relativement abondante mais irrégulière.

Des usages variés

Cette eau servait avant tout à la consommation quotidienne et aux activités domestiques, mais aussi à la toilette. Ainsi, des baignoires ont été retrouvées, dont quelques rares spécimens taillés dans un beau calcaire fin. Quant aux eaux usées, elles étaient évacuées en profondeur grâce à des puisards.

 

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