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- La céramique locale
Bien connue pour ses nombreuses importations de vases chypriotes et mycéniens, l’ancienne Ougarit l’est beaucoup moins pour sa propre production de céramique. Pourtant, ses ateliers fabriquaient de grandes quantités de céramique commune pour les besoins quotidiens de la population locale.
Une production de masse pour l’usage quotidien
Cette production de masse se révèle pour l’essentiel de qualité « médiocre » : le matériau est assez grossier, le travail de finition souvent inexistant et la cuisson parfois mal maîtrisée.
Le répertoire morphologique est assez banal et standardisé, avant tout destiné à répondre aux principaux usages de la vie quotidienne : service de table, vaisselle de cuisson, vases de transport, récipients de stockage.
Une production peinte plus soignée
À côté de cette profusion de céramique commune utilitaire, non décorée, il existe aussi une production plus raffinée, qui ne s’en distingue que par la présence d’un décor peint, le plus souvent d’une seule couleur, rouge ou noire, avec des variantes (lie-de-vin ou gris). Ces deux couleurs sont parfois associées dans un décor bichrome et, de façon exceptionnelle, dans une combinaison trichrome, brun, noir et rouge.
Si toutes les formes de vases peuvent avoir reçu un décor, certaines semblent avoir été privilégiées, notamment les petites jarres à trois anses, les cratères et les vases biconiques, surtout les chopes.
Le répertoire iconographique est presque exclusivement géométrique, à base de lignes, de bandes et d’ondulations horizontales, verticales ou obliques, ou de triangles (fig. 1).
Une certaine recherche de l’originalité
À l’occasion toutefois, les potiers ougaritains ont su créer des œuvres tout à fait originales, qui se démarquaient très nettement du répertoire levantin.
C’est le cas par exemple d’un type de vase biconique inconnu ailleurs auquel est exclusivement associé un décor particulier lui aussi inconnu ailleurs en Syrie-Palestine, fait de triangles renversés peints en rouge délimitant des espaces triangulaires remplis de points rouges.
Alors que les décors figurés sont assez rares, pour l’essentiel des poissons et des oiseaux, ou encore quelques bouquetins, plus rares qu’ailleurs au Levant, quelques vases portent un décor figuré complexe tout à fait exceptionnel représentant des scènes dont l’interprétation reste difficile (fig. 2 et 3).