- Home
- La recherche
- Les analyses en laboratoire
- La céramique argileuse à glaçure
Un matériau exceptionnel à l’âge du Bronze
Au Proche-Orient, l’invention de la céramique argileuse glaçurée remonte au IIe millénaire av. J.-C. Les premiers exemplaires connus proviennent de Syrie du Nord et du Kurdistan (vers 1600-1500 av. J.-C.). Cette technique s’est ensuite diffusée au cours de la phase finale de l’âge du Bronze, depuis Chypre et le Levant Nord jusque dans la région du Golfe et en Iran, en passant par la Syrie intérieure et la Mésopotamie. Le corpus d’Ougarit, daté de cette période, représente l’un des premiers témoins de cette technique sophistiquée qui consiste à faire adhérer une glaçure sur un corps d'argile.
Un corpus homogène
Le corpus d’Ougarit, constitué d’une vingtaine de vases, représente un ensemble homogène du point de vue typologique et technique. Tous les vases sont de forme fermées et montés au tour. Les analyses en laboratoire (microscopie pétrographique sur lames minces, microscopie électronique à balayage, diffractométrie des rayons X) d’un peu plus d’un tiers du répertoire ont apporté de précieux renseignements sur cette production, bien que l’état d’altération avancé de la glaçure soit un facteur très limitant pour une étude exhaustive et précise.
Les céramiques sont fabriquées à partir d’une argile marneuse (riche en calcium) contenant peut-être naturellement des restes végétaux. Leur pâte diffère donc de celles des céramiques communes locales, caractérisées par un dégraissant minéral assez abondant.
La couverte est posée directement sur la pâte, sans engobe intermédiaire. Il s’agit d’une glaçure de nature alcaline, tout comme celles des faïences de l’époque. La couleur bleu / vert des glaçures, obtenue majoritairement par la présence d’oxydes de cuivre, est probablement nuancée par de faibles quantités de fer.