Les recherches in situ se sont souvent heurtées à un entrelacs de cordages, vestiges des innombrables aussières, câbles, garcettes et autres manœuvres utilisés à bord. Ainsi que Damien Sanders, archéologue de l’équipe de fouille, initiateur d’une étude pionnière sur les cordages, aime à le souligner, ces éléments mous du gréement, qu’il oppose aux composants durs, tels que les poulies, sont parmi les plus difficiles à fouiller et à interpréter. Et pourtant, leur rôle à bord était essentiel et parfaitement individualisé. 

Fine garcette nouée à un seau ou sur un hamac, aussière lovée en attente dans la mâture, grelin destiné au mouillage…, tous ces cordages étaient doublés, en soute, par des rechanges. La préparation des cordages (goudronnage, congréage, limandage ou fourrure), leur réparation, les épissures et les nœuds qui y étaient pratiqués offrent un témoignage précieux sur le savoir technique des corderies qui les ont fabriqués et des marins qui les ont utilisés. 

Une fois usés, les cordages n’étaient pas jetés pour autant. On les tissait et tressait une fois défaits afin de composer des paillets, des sangles ou des défenses destinés à protéger la muraille du bâtiment.