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Facteur déterminant de la croissance du trafic portuaire de Saint-Malo, la construction navale malouine, très longtemps tributaire des chantiers étrangers, s’affirme à son tour, après 1670, sans doute sous l’impulsion des primes à la construction mises en place par Colbert. De fait, La Lande Magon indique, en 1689 il y a environ vingt ans, que les maîtres charpentiers de Saint-Malo ont commencé à bastir eux-mêmes des vaisseaux de toute grandeur pour les revendre... (Lespagnol 1997 : 42). De ces chantiers locaux qui s’installent au nord, sur le Sillon, et au sud, à Saint Servan, sur la grève du Val et dans l’anse Solidor, nous ne savons guère de choses. C’est pourtant dans ces chantiers que naît dans la seconde moitié du XVIIe siècle, sous l’influence de l’extraordinaire dynamisme de la guerre de course, ce prototype de la frégate qui s’imposera bientôt comme le navire standard de la flotte malouine.
Pour garantir le soutien logistique à ses activités maritimes et marchandes, la ville et son arrière-pays disposent d’un vaste réservoir de main d’œuvre expérimentée, qui certes ne suffit pas, loin s’en faut, à satisfaire les besoins locaux mais garantit à tout le moins aux armateurs de disposer sur chacun de leurs navires d’un encadrement qualifié.