Douze ans après leur première expertise et après dix campagnes de fouille, les épaves sont dorénavant retournées à une sérénité bien méritée. Natière 1 et 2 resteront sans doute et pour longtemps parmi les sites sous-marins d’époque moderne les plus généreux jamais fouillés dans le monde. 

Les études conduites à la Natière ont permis d’accumuler des milliers de pages de données qui sont essentielles à la compréhension du monde maritime du début du XVIIIe siècle. L’enjeu est dorénavant double : d’une part, assurer l’étude du site, la synthèse de la fouille et en garantir la publication, d’autre part, rendre intelligible la collection de la Natière au sein d’un grand musée. 

Étudié, photographié et dessiné dans ses moindres détails sur près de 1000 m2, le site de la Natière n’a pas été pour autant détruit au cours de la fouille. Les lourdes charpentes en bois des épaves n’ont fait l’objet que de démontages partiels et reposent encore sur le fond marin, tout comme de nombreux vestiges et les canons. Recouverts de sable et de géotextile, ces épaves doivent désormais rester hors d’atteinte de l’érosion marine, des engins de pêche et des plongeurs indélicats car il est certain qu'elles pourraient encore offrir aux générations futures de belles et fécondes perspectives de recherche…