Répartition des statues de guerriers, héros et aristocrates dans le Midi gaulois.

La répartition des sculptures anthropomorphes en ronde-bosse est centrée dans le Midi de la Gaule sur les régions de la basse vallée du Rhône et de la Provence occidentale. Le phénomène s'amorce au premier âge du Fer et se poursuit au second. Un cas seulement concerne le Languedoc occidental (au Carla de Bouriège dans l'Aude) mais il est d'une datation délicate. Un unique autre exemple de cavalier est présumé à Mailhac (Aude) à la fin du premier âge du Fer, mais sans certitude.

Une aire de forts contrastes culturels et politiques

Dans la basse vallée du Rhône, le mouvement d'affirmation des sociétés par la figuration sculptée des pratiques héroïques est l'expression d'un fort courant de valeurs traditionnelles. Ces hommages ostentatoires, rendus à des personnages élevés au plan des dieux, participent d'une volonté de renforcement du prestige de la classe dirigeante qui demeure profondément rurale, au pouvoir apparemment très morcelé et contrainte de regrouper ses populations en fédération pour constituer une entité politique et militaire conséquente. Dès la fin du premier âge du fer, cette région et singulièrement l'arrière-pays de Marseille, s'individualisent du reste du Midi par un tel phénomène de radicalisation culturelle. Mais dans le même temps, un peu plus au nord, entre les costières de Nîmes et le Luberon, s'élaborent les prémices de profondes évolutions sociales, structurées au IIe s. avant notre ère autour d'autres valeurs, lentement élaborées aux sources des influences méditerranéennes. L'aristocrate Craton, prisonnier dans la dernière citadelle des Salyens, est de cette mouvance philo-romaine.