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- Les trophées humains
Les têtes humaines posées devant ou sur les genoux des héros accroupis, peut-être aussi celles figurées en bas-reliefs sur des piliers, appartiennent à des personnages défunts, aux yeux clos, avec les traits de la bouche affaissés.
Une tête suspendue au cou du cheval d'un autre bas-relief et celles au naturel enclouées sur la façade de la salle hypostyle confirment pleinement le témoignage à peine postérieur de Posidonios à propos du prélèvement du crâne des ennemis vaincus sur le champ de bataille, leur valeur de trophées et leur exposition sur les portes ou les édifices collectifs. La carte montre l'étendue des traces de ces pratiques guerrières dans le Midi, comme d'ailleurs dans l'ensemble de la Gaule.Les têtes humaines posées devant ou sur les genoux des héros accroupis, peut-être aussi celles figurées en bas-reliefs sur des piliers, appartiennent à des personnages défunts, aux yeux clos, avec les traits de la bouche affaissés.
Une tête suspendue au cou du cheval d'un autre bas-relief et celles au naturel enclouées sur la façade de la salle hypostyle confirment pleinement le témoignage à peine postérieur de Posidonios à propos du prélèvement du crâne des ennemis vaincus sur le champ de bataille, leur valeur de trophées et leur exposition sur les portes ou les édifices collectifs.
Ossements humains et têtes sculptées reposant sous la main des héros d'Entremont ont depuis plus d'un siècle contribué à brouiller le débat entre deux pratiques parallèles mais de concepts différents :
- Le prélèvement par les chefs de guerre des têtes de leurs ennemis terrassés, témoins de leur bravoure et bruyamment rapportés vers la propriété domaniale ou l'habitat collectif "comme si en quelques chasses, ils avaient abattu de fiers animaux." (Diodore, V, 29);
- La conservation ritualisée des têtes de certains disparus du groupe social ou d'une partie des os de leurs crânes pour la constitution de reliquaires, sans doute sous la forme d'un masque plus ou moins réaliste, surmodelé en terre argileuse et peint.
La recherche actuelle a souligné la conjonction de ces deux pratiques autour de la croyance en l'âme supérieure contenue dans la tête humaine, comme leurs périodes de prédilection.
La difficulté majeure réside dans l'interprétation des têtes humaines sans cou, aux yeux clos, figurées en bas-reliefs sur les piliers et linteaux. Une grande partie de ces images relève certainement d'allusions aux mânes des ancêtres. Ce sont en effet les crânes au naturel qui témoignent de la bravoure des combattants, pas leurs simulacres sculptés qui ne peuvent être que de simples évocations. L'emploi systématique de l'expression "têtes coupées", en lieu et place de "masques funèbres", est un abus de langage, non dépourvu d'implications.