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La fouille du site d'Entremont a livré de nombreux ossements d'animaux qui permettent de mieux connaître les espèces chassées ou élevées et d'étudier la gestion des cheptels.
Les restes animaux trouvés à Entremont proviennent de reliefs de repas pour la plupart mais la tabletterie (fabrication d'objets usuels à partir d'éléments osseux) n'est pas absente. Les porcs sont abattus jeunes, vers un an et demi, pour moitié d'entre eux. Les boeufs sont de petite taille, ce qui est habituel dans les sites gaulois contemporains. On abat les moutons et les chèvres adultes ou âgés de plus de dix huit mois. Si la consommation de viande de chien et de renard n'est pas visible à Entremont, on sait qu'elle est attestée sur d'autres sites du sud de la Gaule à la fin de l'âge du fer.
L'âge d'abattage des chèvres montre que la production recherchée par les éleveurs est la viande plus que la laine et le lait, dont l'utilisation est attestée par les fusaïoles et les faisselles (récipient percé de trous pour faire égoutter le fromage).
Le goût du porc
Alors qu'ailleurs la consommation du bœuf domine, on mange, à Entremont, quatre fois plus de porc que de bœuf. On observe aussi que les restes des membres postérieurs de porcs y sont plus fréquents que ceux des membres antérieurs. Importait-on des jambons ou bien vendait-on beaucoup d'épaules de porc ?
On voit ainsi l'originalité de l'alimentation des habitants de ce lieu par rapport aux autres sites de la confédération salyenne et aussi des sites de ses voisins, comme ceux de l'étang de Berre. Mais était-ce sous l'influence de Marseille ou d'une aristocratie qui marquait son élitisme dans ses goûts gastronomiques et influençait toute la population ?
La chasse et la pêche ont laissé peu de traces dans la nourriture de ces cavaliers et paysans malgré la présence de la campagne et de la mer. S'éloignaient-ils des pratiques rurales traditionnelles ou est-ce la conséquence de ce temps de guerre ?