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Homme d'âge mûr aux cheveux peignés en arrière, retenus par un diadème tressé. Sculpture découverte en 1943.
Tête juvénile, aux cheveux en larges boucles, découverte en 1946.
Un habitat du IIe s. av. J.-C.
La première agglomération implantée à l'extrémité du plateau d'Entremont remonte aux alentours des années 175 avant notre ère. Aucun mobilier plus ancien n'a été recueilli sur ce site qui paraît déjà totalement déboisé lors de l'installation. La seule trace d'une fréquentation au début de l'âge du fer est liée aux vestiges d'un portique à colonnes en pierres monolithes et stèles. Encore n'est-il pas assuré qu'il fut édifié précisément à l'emplacement de l'agglomération.
Jusqu'à une date récente, les pièces sculptées d'Entremont étaient attribuées à une production contemporaine de la vie de l'habitat (de 175 à 124 av. J.-C.). Seule certitude, cette statuaire était détruite et déjà remployée comme simple matériau lors du dernier état de la seconde agglomération, c'est-à-dire après le premier siège des alentours de -125 à -124.
Une sculpture plus ancienne !
Un réexamen critique des conditions de découvertes n'assure que d'une chose : tous les fragments de statues ont été exhumés déjà dispersés, remployés pour beaucoup dans le radier de la voie de pénétration dans l'habitat II, un secteur également à proximité d'une des entrées de l'habitat 1. Si l'on écarte l'hypothèse d'un apport de ces fragments en tant que pierres de comblement depuis un site de plaine, la période de leur présentation publique à Entremont se place entre -175 et -125.
L'analyse en cours de l'armement et des parures figurés sur ces représentations sculptées relance résolument le débat. L'armement celtique défensif et offensif, les harnachements des chevaux et l'équipement des cavaliers ou encore les riches bijoux se rattachent pour l'essentiel aux modèles en circulation durant le IIIe s. en l'Europe occidentale. Cette contradiction surprend et ne saurait être aujourd'hui résolue par l'analyse des séquences stratigraphiques des habitats successifs. Le site est bien fréquenté des années 175 aux alentours de 100 av. J.-C., et la statuaire est dans sa globalité plus ancienne d'un siècle !
Le rapprochement de cette constatation avec les transformations qui interviennent dans l'habitat d'Entremont, avec l'installation rapide du second habitat sur une superficie quadruple, permet de proposer une explication.
Pièce pour le harnachement du cheval : passe-guide en bronze à tête de chien.
Parure du cheval : phalère en bronze décorée d'une tête humaine.
Regroupement de la statuaire dans l'habitat au IIe siècle avant notre ère
L'agrandissement de l'agglomération d'Entremont répondrait à un besoin de rassemblement de communautés dispersées dans les fermes sur des territoires à proximité. L'insécurité grandissante des campagnes en ces temps de conflits avec Marseille en serait la première cause.
Comme cela a été proposé pour les outils de transformation des produits de l'agriculture, on pourrait alors admettre que le groupement préventif des populations ait également intégré des pièces sculptées de sanctuaires domaniaux déjà anciens. Dans cette hypothèse, leur assemblage et leur nouvelle présentation à Entremont serait contemporaine de la mise en place de l'habitat 2, c'est-à-dire vers 150-140 av. J.-C.