Au moins deux cratères ou situles, ou vase à libation, sont figurés en ronde-bosse dans les mises en scène des chapelles héroïques. Ces grands récipients suggèrent le déroulement de cérémonies collectives et de libations rituelles près de ces sanctuaires.

Dans les sociétés protohistoriques, l'ensemble des activités de la vie sociale comme celles de l'intimité domestique est pleinement imprégnée des croyances et dépendant des pratiques religieuses. Les conceptions très naturalistes du rapport des hommes aux divinités sont celles de sociétés rurales jusqu'à la fin de l'âge du Fer.

Les dieux s'expriment par des signes qu'ils transmettent au sein des forces naturelles ou dans le comportement du monde animal. Les augures tirés des animaux sacrifiés, voire parfois des hommes, permettent de répondre aux attentes divinatoires. Les Gaulois du Midi, comme ceux des régions plus septentrionales, sont respectueux de leur devoir envers les divinités et de la piété qu'il convient de leur manifester.

En l'absence d'un panthéon celte unifié et hiérarchisé, la dévotion s'exprime envers les divinités usuelles de la communauté locale ou de celles de son peuple. Les dévotions individuelles sont accompagnées de modestes dépôts votifs et les sacrifices collectifs, de libations sur des aires consacrées. C'est sur le territoire que les divinités désignent les lieux qu'elles fréquentent et que les hommes peuvent protéger ou aménager (enclos sacré ou nemeton). À partir du premier âge du Fer, le développement de l'habitat groupé et les besoins de protection associés aux fortifications déterminent l'émergence de modestes lieux de pratiques cultuelles intra muros.

Détail d'un adorant offrant un lièvre.