Maquette de Marseille à l'époque hellénistique. Musée d'histoire de Marseille.

La cité grecque à l'époque hellénistique couvre une superficie d'environ 50 ha, articulée sur trois collines, au nord de l'anse du Lacydon. Elle est délimitée au cours de la seconde moitié du IIe s. avant notre ère par une nouvelle ligne de défense en grand appareil. On ne connaît que peu de choses sur l'habitat et les principaux monuments (temples, théâtre, citerne publique, agora présumée), à l'exception d'un secteur du port et ses cales de halage, récemment fouillés. Pourtant, les traces d'une planimétrie urbaine sont désormais bien attestées. Plusieurs nécropoles sont connues alentour.

L'architecture monumentale fait appel au grand appareil en calcaire local ou régional, mais nombre d'habitations sont en briques de terre crue, couvertes de toitures en torchis, à l'instar de celles de l'habitat d'Entremont. Cette particularité urbaine notée par Vitruve, soulignent que les différences fondamentales constatées entre Massalia et les plus grands des habitats des communautés celto-ligures proches résident avant tout dans le fait urbain et l'organisation des rapports humains qui y président, davantage que dans les seules techniques employées.


 

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Navires dans le port de Marseille (maquettes). Musée d'histoire de Marseille.

Navires dans le port de Marseille (maquettes). Musée d'histoire de Marseille.

La grande ville grecque de l'extrême Occident

Si les rapports économiques avec les territoires de proximité sont importants pour le ravitaillement de la ville grecque, dont la chôra est peu propice aux cultures céréalières, l'essentiel des activités de la cité repose sur les relations maritimes et les activités de la mer.

Au IIIe s. ou au tout début du IIe s. avant notre ère, les colonies implantées au cours du siècle antérieur pour la protection du littoral sont renforcées par la création de deux nouvelles, Tauroeis (Le Brusc) et Nikaia (Nice). La cité frappe ses premières monnaies de bronze entre -250 et -230.

Marseille et Rome

Par ses connaissances des rivages de la Méditerranée et son alliance séculaire avec Rome, Marseille est entraînée au IIIe s. dans les conflits des deux premières Guerres. Elle sera payée en retour par l'aide militaire romaine, apportée en -154, contre l'agression des Ligures envers ses colonies de Nice et Antibes.

À nouveau, Rome interviendra à la demande de la cité grecque en -124 et -123 contre la fédération celto-ligure des Salyens, aux abords même de la ville. La défaite militaire des troupes de la fédération et la prise de sa dernière place de résistance sonnent une paix momentanée retrouvée pour Marseille.

Mais des troupes romaines sont demeurées sur place, à Aix-en-Provence, complétant ainsi, sur la rive gauche du Rhône, l'implantation amorcée antérieurement en Languedoc à partir de l'Espagne. La nouvelle prospérité de la cité grecque ne se fera plus désormais que dans la mouvance économique des negotiatores italiens, jusqu'à la perte totale de son indépendance en 49-48 avant notre ère.