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- Au temps du baby-boom : vingt ans de fouille 1946-1968
Le 18 février 1946, Fernand Benoit et Robert Ambard ouvrent la première d'une série de tranchées au travers du site. Leur objectif est à la fois de révéler les caractéristiques du site, notamment son rempart, et de poursuivre la mise au jour de la statuaire.
Les tranchées sillonneront tout le plateau et permettent encore aujourd'hui d'estimer qu'il était en totalité (?) occupé. Souvent elles seront agrandies au gré des découvertes, rempart, statuaire ou murs formant îlots. Dès la fin de la guerre le service des bases et des routes aériennes utilise les baraquements allemands pour y abriter son centre d'émission (Zone de Défense Aérienne 502). Bientôt le plateau se hérissera de pylônes et de relais de télécommunications, leurs constructions se faisant sous la surveillance de R. Ambard.
Jusqu'à son départ des lieux en juin 1972 pour la Sainte-Baume, la présence de l'Armée de l'air conditionnera l'emplacement des fouilles qui se développeront au gré d'enclaves consenties peu à peu par l'autorité militaire en contrepartie d'aménagements réalisés aux frais de l'Éducation nationale
(1947, 1951, 1957, 1965).
Encore aujourd'hui la connaissance du site et son circuit de visite sont un héritage de cette présence militaire, allemande puis française. Ce n'est pas le moindre paradoxe de ce site célèbre pour ses statues de guerriers que d'avoir été révélé et contraint par l'action de militaires. Malgré tout, chaque année, des campagnes de fouilles sont conduites avec quelques terrassiers, parfois avec l'aide de prisonniers, souvent avec des élèves de l'école normale d'instituteurs s'initiant à l'archéologie. Abattage d'arbres, dégagement à la pelle et à la pioche du rempart extérieur, des îlots et des rues, l'équipe menée par F. Benoît façonne le plateau en lui donnant l'aspect que le visiteur découvre aujourd'hui. Les méthodes privilégient la rapidité d'exécution, ce qui est usuel pour l'époque mais les relevés sont nombreux et de qualité et le carnet de fouilles des premières années regorge de dessins extraordinaires de vie et de talent. Tout au long des fouilles on conforte, restaure ou reconstruit les maçonneries dégagées sous la direction de Robert Ambard.
Ces travaux menés dans les années cinquante et soixante permettent à Fernand Benoit de révéler les principales caractéristiques du site : double muraille, deux habitats distingués dans leur forme et leur fonction, voie à ornières, salle hypostyle, fours, pressoirs, céramique, bijoux, poteries, traces de la guerre... Son interprétation de la capitale des Salyens se précise dans une publication de synthèse éditée en 1968.