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- Habitat II (2ème agglomération)
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Parmi les multiples traces de pressoir à huile ou à vin découvertes sur le site, un seul équipement était suffisamment bien conservé pour faire l'objet d'une étude détaillée et d'une reconstitution.
Cette installation de l'îlot 3, dans le quartier occidental de l'habitat II, occupait deux pièces grossièrement carrées de 30 m2 environ chacune : dans la première, qui donnait directement sur la rue par une large porte, était la machinerie, alors que la seconde servait à la conservation du produit dans des jarres. À côté, mais sans communication directe, se trouvaient des pièces allongées, entrepôts à dolia qui confirment le caractère artisanal du quartier.
L'huilerie de l'îlot 3 : maie, logement du récipient de recette, bloc de contrepoids percé d'un trou de suspension.
Maie de pressoir de l'îlot 10.
La presse était du type à arbre et poids suspendu. La préparation des olives, qui doivent être broyées avant d'être pressées, devait se faire sans machine particulière, avec des galets, retrouvés en grand nombre dans la fouille. L'arbre, placé en diagonale dans la pièce, était ancré dans l'angle de deux murs, de façon à augmenter le poids nécessaire, au-dessus du point d'ancrage, pour un fonctionnement correct de la machine. Deux poteaux, dont les trous de calage ont été retrouvés selon une ligne oblique dans l'angle des deux murs, guidaient l'arbre, à l'extrémité duquel était suspendue une pierre percée d'un trou pour la corde qui, accrochée à une poutre du plafond, servait à la soulever. Elle pesait environ 400 kg. La maie (Pierre plate, creusée d'une rigole circulaire et d'un déversoir) d'une dimension de 1,44 par 1,10 m, avait été déplacée au moment du sac de la ville. Au centre de la pièce, une fosse devait recevoir le récipient qui recueillait le jus s'écoulant de la maie sur laquelle étaient disposés les paniers souples emplis de pâte d'olives placée à proximité. Le long d'un mur étaient disposés trois dolia ( Pluriel du nom latin dolium, désignant une jarre à provision où étaient conservées les denrées alimentaires), et le cellier, dans la deuxième pièce, pouvait en contenir au moins six d'après les éléments retrouvés : la capacité totale de stockage était de 3000 litres.