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Au XIXe siècle
Quand en 1835, Prosper Mérimée, inspecteur général des monuments historiques de France, écrit dans ses Notes d'un voyage dans le midi de la France : "on montre au musée quelques pierres sculptées d'un travail très grossier… Toutes ces sculptures portent le caractère de la plus grande barbarie. On pense qu'elles peuvent être attribuées aux Salyens, et en effet je ne vois qu'eux qui aient pu faire si mal", le site d'Entremont a déjà suscité beaucoup de controverse parmi les érudits provençaux.
En avril 1817 la découverte par de jeunes ecclésiastiques enseignants au Petit Séminaire d'Aix de trois blocs de pierre décorés de bas-reliefs pris en réemploi dans un bastidon en ruine sur la hauteur d'Entremont avive en effet le débat sur la ville originelle d'Aix-en-Provence. Les opinions émises depuis le XVIe siècle par les historiens plaident tantôt pour une localisation à l'intérieur d'Aix, parfois pour la situer sur la colline.
Les mentions des auteurs antiques sur les Salyens provoquent en effet ce désir d'identification. Mérimée confie ses doutes : "très près d'Aix, sur la colline d'Entremont, était, dit-on, autrefois la ville des Salyens, détruite par Sextius Calvinus. (…) Il paraît incroyable que voisins de Marseille, où les arts de la Grèce pénétrèrent de bonne heure, les Salyens, peuple puissant, puisqu'ils menacèrent cette dernière ville, n'aient eu qu'un retranchement de sauvage comme la colline d'Entremont."
Murailles formant enceinte, pierres en grand nombre, abondance de poteries, fragments de meules…tout se prêtait à susciter l'envie de recherche et de fouilles. Ainsi, en 1877, Alfred d'Aubergue fait extraire du sol quatre têtes accolées aux yeux clos que sa sœur léguera au musée en 1903 où ils y rejoignirent les premières découvertes. Plus tard, Alfred Jourdan, bâtonnier à la cour, membre de l'Académie d'Aix, achète au nom de sa femme des terrains sur le plateau pour pouvoir y pratiquer un jour des fouilles.
Le site d'Entremont devint ainsi connu pour sa statuaire étonnante qui stimula les comparaisons avec d'autres cultures de coupeurs de têtes.