Tête féminine voilée et reconstitution d'une statue féminine d'Entremont.

Dans la statuaire d'Entremont...

À Entremont, mais également dans les habitats contemporains du Mont-Garou et de la Courtine dans le Var, plusieurs portraits et des éléments du corps (aux vêtements drapés et décorés), voire des pieds portant sandales, révèlent une présence féminine parmi les personnages disposés à proximité des héros honorés. L'analyse des fragments permet de restituer des femmes assises, en robe longue et manteau, la tête recouverte d'un voile descendant dans le dos. Elles sont disposés sur des socles de pierre correspondant certainement, dans la réalité, à des sièges bas. La représentation des robes et des manteaux suggère un tissage de haute qualité et un décor de motifs à carreaux. Ce dernier est renforcé sur les sculptures par des incisions soulignant les motifs et par un complément pictural polychrome, malheureusement presque totalement disparu.

...comme dans la société celte

Cette présence féminine auprès d'un héros guerrier, dans une ambiance essentiellement virile, n'est en fait pas si surprenante. Elle est à l'image de ce que les textes anciens et les sagas irlandaises plus récentes montrent de la femme dans la société celtique : une place juridiquement équilibrée avec l'homme dans le couple et dans ses prérogatives familiales, un rôle parfois dans l'expression sociale, voire politique et militaire.

La légende de fondation de Marseille vers 600 av. J.-C. ne nous montre-t-elle pas Gyptis, fille du roi Nanos, choisissant librement son futur époux ! Diodore suggère clairement la détermination des femmes dans les actions de combat (V, 32) et la fragilité du mariage va de pair avec une absence de pudibonderie sexuelle. Cette implication de la femme dans la société celtique ira jusqu'à sa participation active aux sacrifices humains dans les sanctuaires de la Gaule Belgique !