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Une puissante cité sur l’Euphrate
Si les premiers temps de l’histoire politique de Mari nous sont quasi-inconnus, Mari était, au milieu du IIIe millénaire, une entité politique de premier plan. Rivale de la puissante ville d’Ébla en Syrie occidentale entre 2400 et 2300 av. J.-C., elle exerçait un puissant contrôle sur l’Euphrate. Les inscriptions royales des cités sumériennes et les archives d’Ébla ainsi que quelques documents écrits découverts à Mari même ont permis de reconstituer la liste des rois de Mari jusqu’au dernier roi de la Ville II : Ishgi-Mari. La ville fut alors prise et détruite lors de l’expansion de l’Empire d’Akkad (vers 2300 av. J.-C.), probablement par Sargon d’Akkad lui-même.
L’époque des shakkanakku
Les gouverneurs (shakkanakku) installés par les rois d’Akkad s’émancipèrent progressivement du pouvoir sud-mésopotamien. Ils furent les bâtisseurs d’une nouvelle ville, la Ville III, débutée avant 2100 av. J.-C. et couronnée autour de 2050 av. J.-C. par la construction du Grand Palais royal et de l’édifice dit Petit Palais oriental. La dynastie des shakkanakku survécut à l’effondrement de l’Empire sumérien d’Ur (à l’extrême fin du IIIe millénaire) mais fut remplacée dans des circonstances obscures par des princes amorrites qui firent de Mari pour la dernière fois une grande puissance politique.
Les dynasties amorrites
La phase finale de l’histoire de Mari voit la lutte pour le pouvoir de plusieurs dynasties amorrites concurrentes. Au cours du règne du dernier roi amorrite, Zimri Lim, Mari fut l’un des sept États qui luttaient pour l’hégémonie en Mésopotamie et furent finalement tous réunis par Hammurabi de Babylone qui détruisit la ville en 1759 av. J.-C. Cette destruction marqua la fin de Mari comme grande cité.