- Home
- Le Grand Palais royal de Mari
- L'archéologie du palais
- La conservation des vestiges
La fragilité de l’architecture en brique crue condamne à très court terme les édifices mis au jour au cours d’une exploration, quelle que soit par ailleurs la qualité de la fouille. Pendant un siècle et demi, les archéologues ne se sont guère préoccupés de la destruction finale des ruines archéologiques, considérant que c’était un mal inéluctable : « le livre de l’archéologie se détruit au fur et à mesure de la lecture », disait-on.
La couverture de l’Enceinte sacrée
André Parrot, le découvreur de Mari, se lamentait en assistant à la lente mais inexorable disparition du Grand Palais royal qu’il avait fouillé entre 1935 et 1938, bijou de l’architecture palatiale mésopotamienne, exceptionnellement bien conservé et qui, depuis cette date, fondait littéralement sous les effets conjugués du vent, de la pluie et du soleil.
Lorsqu’il découvrit l’Enceinte sacrée du Temple-Manufacture du milieu du IIIe millénaire, dont l’état de conservation ne le cédait en rien à celui du Grand Palais royal, il refusa d’accepter la destruction prévisible de ce nouveau monument exceptionnel. Il décida alors de fonder une Association de sauvegarde du site de Mari et d’en affecter les revenus à la construction d’une couverture pour protéger les ruines du palais. En 1974 la protection était installée et l’Enceinte sacrée était en grande partie protégée. Le dispositif fut complété par la suite, sous la houlette de Jean-Claude Margueron, par un système d’évacuation des eaux de pluie à l’emplacement de l’espace central.
La restauration du palais amorrite
Il devint alors évident qu’une intervention urgente dans le secteur de la salle du trône et du papahum du palais de l’époque des dynasties amorrites permettrait encore de sauver le cœur de l’édifice où l’on pratiquait les cérémonies du culte royal. On décida de garder les noyaux anciens des murs et de les envelopper dans un revêtement de briques crues neuves. L’opération était presque terminée lorsque les troubles ont commencé, en 2011. Tout a dû être abandonné et maintenant la ruine est consommée. C’est évidemment un échec dramatique. Ce genre d’intervention de protection pouvait et devait néanmoins être tenté.