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Plusieurs critères ont guidé le choix des espaces à restituer, chacun devant être représentatif soit d'un problème architectonique ou d'éclairage, soit d’aménagements fixes ou de mobilier pouvant donner des indices de fonctionnalité.
Espaces centraux
Les salles 1 (administration) et 65 (salle du Trône) illustrent la formule de l'espace central qui se développe en hauteur d'un seul tenant, ce qui suppose, à l'étage, un cheminement périphérique éclairé par des fenêtres intérieures. Les espaces centraux bénéficient de l'éclairage zénithal assuré par le lanterneau, plus élevé que les terrasses alentour. En revanche, la formule de l'espace central à plancher intermédiaire (salles 31, 46, 220) n'éclaire de façon directe que l'étage (cf. coupes 1 et 3), laissant dans la pénombre le rez-de-chaussée, qui ne reçoit qu'indirectement la lumière par la périphérie.
Points de contrôle
Le sas coudé 68 bis illustre la fonctionnalité spécifique de poste de contrôle, au point névralgique entre le logement des esclaves et le reste du Palais. La cour 154 suggère, de façon moins évidente, ce rôle de passage surveillé, pour les visiteurs cette fois, au sortir du porche d'entrée, fortifié par deux portes à double battant. La cour 131, itinéraire obligé – du moins au rez-de-chaussée – vers le reste du bâtiment, s'avérait également un point de rencontre : pouvaient s'y croiser aussi bien dignitaires ou fidèles se rendant à la chapelle d'Ishtar que les puiseuses venues remplir à la citerne souterraine les réserves d'eau journalières contenues dans les cuves en terre cuite placées dans les différents secteurs.
Aspects fonctionnels
D'autres fonctions précises sont montrées : salle aux fours 70, salle d'eau 7, magasin 78. Les pièces 80 et 116 sont des lieux de stockage dans des jarres et apportent d'importantes informations complémentaires : en bordure de la cour au Palmier 106, le "magasin de l'huile" 116, qui se ferme depuis l'intérieur, est commandé par l'étage (échelle meunière). A la fois tronçon de couloir et magasin, la pièce 80, avec sa double lucarne permettant de surveiller l'escalier 81, nous introduit indirectement dans la sphère royale. En effet, l'itinéraire du souverain vers la salle du Trône depuis ses appartements à l'étage n'est pas repris dans la réalisation 3D parce qu'il a déjà été suffisamment évoqué par le passé ; bien que cela soit le cas aussi de la salle 220, la restitution de sa configuration à l'étage (220') a été retenue, mais sans aucune recherche de texture pour la peinture, au contraire de la cour 106.
Secteur officiel
La cour du Palmier 106, cœur du Palais et antichambre du secteur officiel, bénéficie de deux vues, l'une donnant un aperçu de l'implantation architecturale, l'autre proposant une version renouvelée et complétée des peintures hautes. La figure royale est ainsi présente dans ses attributions religieuses et guerrières. La vue de la salle du Trône 65 montre la tribune 66, galerie d'ancêtres au pied de l'escalier de laquelle a été mise au jour la statue d'Ishtup-Ilum, que l'on devine ici dans la pénombre. La dalle de gypse ayant supporté le trône sous son dais est visible en coupe 5.
Si les personnages ont été réduits à des silhouettes suggestives, c'est pour ne pas imprégner ces images d'un réalisme trop appuyé – mais il est évident que les motifs des tentures murales sont "inventés", à partir de ceux de kilims traditionnels, ou que l'épaisseur des poutres ou l'inclinaison des aisseliers sont évaluées selon des normes éprouvées.
Par ailleurs toutes les restitutions, même si elles comportent une part inévitable d'hypothèse, sont fondées sur les données archéologiques, sur les lois de l'architectonique et sur une certaine logique fonctionnelle. Aboutissement tout à la fois d'une longue recherche solitaire puis de discussions parfois animées entre les acteurs du projet présenté ici, elles s'appuient toujours, point par point, sur une justification raisonnée.