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- Le Grand Palais royal de Mari
- La diversité des sources
Parce qu’il a cessé de fonctionner en pleine vigueur et sans qu’un abandon partiel ait fait disparaître une grande partie de l’architecture et l’essentiel du matériel, le palais de Mari est une exceptionnelle source d’informations sur l’univers amorrite du début du IIe millénaire av. J.-C.
L’exercice du pouvoir
Si, grâce aux archives, on peut connaître les modes d’action du roi avec ses intendants et serviteurs dans la gestion d’ensemble du royaume, par l’architecture, c’est le cadre de son action et ses symboles qui sont mis en lumière. S’il ne faut pas mettre trop l’accent sur la présence des temples, qui apparaissent comme un cas exceptionnel dans l’architecture palatiale, c’est, en revanche, le groupe officiel (cour 106, salles 64 et 65) qui exprime l’idéologie royale, avec toutes ses peintures, ses statues et l’approche progressive vers « le grand sanctuaire royal ».
En effet, depuis l’Empire d’Akkad, la religion s’est emparée du personnage royal : celui-ci apparaît parfois avec les insignes de la divinisation et la salle du trône adopte une morphologie issue de celle des temples. Mais c’est aussi l’univers pictural qui montre le roi dans ses diverses actions comme bâtisseur, chef de guerre ou conducteur de sacrifices.
Reflet de la société
Le palais montre en particulier le monde des femmes, séparé de celui des hommes, et sa hiérarchie – de la reine-mère à la reine en titre, aux reines de rang inférieur jusqu’aux princesses et aux grandes dames de l’entourage de la reine, ou à la tête d’un service.
Au travers des différentes sources, c’est l’univers des hommes que l’on entrevoit, là aussi avec les intendants, les grands serviteurs, les scribes et les gestionnaires de l’activité économique, et tous les artisans, qui apparaissent de manière souvent furtive mais néanmoins bien réelle.
Miroir de la technologie
Le palais exprime le niveau atteint en ce domaine par les architectes et les artisans de la civilisation syro-mésopotamienne. Ce n’est pas seulement la maîtrise de l’organisation de l’espace et de la matière – la brique crue dont ils ont su jouer avec un art consommé, la puissance des fondations, les solutions en matière de charpente –, mais c’est aussi, par exemple, l’usage de tracés géométriques qui montrent un art des rythmes et des proportions qui n’a rien à envier aux architectures égyptienne et grecque.