Hormis la salle de réception privée du roi (secteur F du palais), à thèmes exclusivement profanes – le roi victorieux de ses ennemis, recevant ses tributaires, chasseur de lion, en contexte festif –, les espaces peints de scènes figuratives montrent le souverain en relation plus ou moins étroite avec les dieux.

La grande cour du Palmier

La grande cour du Palmier (cour 106) comportait deux ensembles. La peinture dite de l’Investiture en raison du thème exprimé sur l’encadré supérieur central, est un tableau sous forme de triptyque qui représente, selon de savantes conventions de dédoublement et de rabattement, la cour elle-même, tandis que les deux déesses aux eaux jaillissantes annoncent la statue retrouvée au pied du podium de la salle 64, espace de transition vers la salle du trône 65. C’est dans cette dernière que se déroulait sans doute la cérémonie où le roi touchait, comme sur le Code d’Hammurabi, la corde et le bâton, insignes du pouvoir, que lui tend ici la déesse Ishtar posant le pied sur son animal-attribut, la lionne.

Les vastes compositions qui se déployaient sur toute la partie haute sous l’auvent ne nous sont parvenues qu’à l’état de fragments, et si les types de figures représentés suggèrent des thèmes connus dans l’iconographie syro-mésopotamienne, leur agencement précis reste hypothétique.

La grande scène sacrificielle (dite B), exposée au Louvre, est à compléter par un morceau de la même veine conservé au Musée national d’Alep : le roi marche en tête d’un cortège disposé sur deux registres superposés dans lequel les taureaux, parés d’argent pour le sacrifice, sont conduits par des dignitaires.

Isolée au milieu de divinités multiples, sous les formes anthropomorphe, zoomorphe et hybride dans la peinture de l’Investiture, la figure royale s’affranchit en quelque sorte de la tutelle divine dans les œuvres picturales les plus récentes du palais, où la présence divine se borne aux symboles astraux.

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