Afin de lever les incertitudes identifiées dans le pré-inventaire établi en 2015, le DRASSM a piloté trois nouvelles campagnes de terrain, entre 2017 et 2019.

Organisation des campagnes de terrain

À l’issue de la phase de pré-inventaire, trois nouvelles campagnes de terrain ont été pilotées par le DRASSM en Baie de Seine, sous la direction de Cécile Sauvage, et avec pour support le navire de recherche André Malraux. Une première campagne de deux semaines en juillet 2017 a été suivie par deux chantiers de trois semaines en mai-juin 2018 et avril 2019. À cette occasion, les équipes du DRASSM ont été complétées d’archéologues extérieurs (ADRAMAR, Ipso Facto, Inrap), d’étudiants (Aix-Marseille Université, Intechmer), de plongeurs bénévoles (Caen Plongée, Cherbourg Natation Plongée, British Sub-Aqua Club) et de photographes indépendants.

Une relocalisation précise des sites

Afin de compléter les lacunes des précédentes opérations, les missions ont combiné des prospections géophysiques et des plongées d’expertise. Au cours des trois campagnes, un total de 117 sites a fait l’objet d’un enregistrement au sondeur multifaisceau. Une vingtaine de sites issus des précédentes opérations n’ont pas été revus et peuvent correspondre à des épaves désormais ensablées ou plus dégradées qu’auparavant. D’autres sites ne justifient pas une documentation acoustique. La majorité des sites du corpus a donc pu être relocalisée, parfois à plusieurs centaines de mètres des points connus, révélant la fiabilité relative de certaines sources. Ainsi, aux coordonnées signalées pour l’épave du HMS Wrestler, aucun vestige n’a été mis au jour : si la position précédemment connue pour cette épave correspond bien à l’endroit où ce bâtiment sauta sur une mine le 6 juin 1944, ce destroyer d’escorte a ensuite été remorqué jusqu’à Portsmouth.

Les données acoustiques, un outil précieux pour l’identification des sites

L’enregistrement des sites au sondeur multifaisceau permet aussi de mesurer avec précision leurs dimensions, les hauteurs de vestiges conservées et donne une image d’ensemble des vestiges, confrontée aux données d’archives. Ainsi, les restes du transport de troupes Empire Broadsword, sont cohérents avec les caractéristiques générales du navire et avec le récit de la perte de cette unité, qui sauta sur deux mines le 2 juillet 1944. Ces données ont aussi permis de préciser l’identification de nombreuses unités de débarquement, en comparant leurs dimensions et leurs plans avec ceux présents dans les archives.

Contributeur(s)