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Souvent oubliés, les dragueurs de mines et les baliseurs jouèrent un rôle essentiel au bon déroulement du Débarquement.
Une mission de protection essentielle
Les unités amenées à débarquer sur les plages, réparties en convois, empruntent l’un des dix chenaux déminés par les dragueurs de mines et balisés par des bouées lumineuses. Les dragueurs sont ainsi utilisés en nombre : l’Eastern Task Force en comporte 129 et la Western Task Force 118. Ils sont complétés par 43 baliseurs. De jour, les dragueurs déminent les chenaux, de nuit, ils protègent les lignes arrière.
MMS 8, le dragueur de mines « cercueil »
La majorité de ces unités sont anglaises, tel le MMS 8 qui joue durant l'opération Neptune le triste rôle de "bateau cercueil", récupérant les corps des soldats tués pendant les attaques. Les Motor Minesweepers (MMS) font partie des premiers dragueurs de mines à coque en bois, pensés pour résister aux attaques de mines magnétiques. Le 26 juin 1944, l’un des dragueurs de tête de son convoi heurte une mine à retardement qui explose lors du passage du MMS 8. Il coule en quelques minutes, laissant seulement deux rescapés. La localisation de cette épave, dont l’explosion n’a laissé sur le fond qu’un amas de débris difficilement identifiables, a été confirmée par la découverte lors de son ferraillage d’une cloche au nom du navire.
Des dragueurs océaniques américains
25 des dragueurs mobilisés pour le Débarquement sont américains. C’est le cas de l’USS Tide, du Magic, du Cato et du Pylades, dragueurs océaniques de classe Auk mis en service en mai 1943. Le 5 juin 1944, le Tide contribue au déminage de la zone d’Utah Beach. Dans la nuit du 6 au 7, il patrouille dans la baie de Carentan pour prévenir les attaques de sous-marins. Le matin du 7, se dirigeant vers le Banc du Cardonnet, il heurte une mine sur son arrière. L'USS Swift tente de le remorquer mais, brisé en deux, coule. Ses survivants sont récupérés par le Threat et le Pheasant. Aujourd’hui, il ne subsiste du Tide, ferraillé après-guerre, que des débris étendus sur une quinzaine de mètres.
Le Magic, le Cato et le Pylades sont transférés à la Royal Navy fin 1943. Le Magic est victime de torpilles humaines le 6 juillet 1944, causant la perte de 26 hommes. Le Cato, venu recueillir les rescapés, coule dans les mêmes conditions, faisant 13 morts. Deux jours plus tard, le Pylades subit le même sort, mais 73 de ses 82 membres d’équipage seront secourus par le HMS Southern Prince. Trois épaves de Baie de Seine ont été interprétées comme le Magic, le Cato et le Pylades. Sur chacune, les plongeurs peuvent encore reconnaître des câbles de dragage mais aussi les fils du circuit d’immunisation qui servait à réduire la signature magnétique du navire. Sous la coque du supposé Pylades, on distingue également un ASDIC.