Le travail de reprise de l’inventaire des épaves du Débarquement coordonné par le DRASSM depuis 2015 s’inscrit avant tout dans une logique patrimoniale.

Une sollicitation de la Région Normandie

La Région Basse-Normandie, aujourd’hui Région Normandie, conduit depuis 2008 une démarche partenariale en vue d’une intégration des Plages du Débarquement, Normandie 1944 à la liste du Patrimoine mondial établie sous l’égide de l’UNESCO. La candidature s’est construite autour de la notion de paysage culturel, intégrant progressivement, outre les plages elles-mêmes, les traces de l’affrontement dans le paysage, les vestiges terrestres et maritimes mais aussi des attributs immatériels.

Mi-2014, les services de la Région ont pris attache avec le Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (DRASSM) afin de disposer d’un inventaire complet des vestiges sous-marins du Débarquement. Afin d’être représentatif de l’ensemble des opérations de débarquement et non du seul Jour J, cet inventaire, présenté dans ce site Internet, couvre la période comprise entre juin et novembre 1944. Pour des raisons de cohérence géographique, seuls les vestiges conservés au large des plages du Débarquement ont été pris en compte. Ainsi, des navires ayant participé à l’opération Neptune mais perdus après novembre 1944 ou dans une autre zone géographique, ne figurent pas dans l’inventaire. C’est le cas du paquebot Léopoldville, réquisitionné comme transport de troupes et torpillé le 24 décembre 1944 au large de Cherbourg.

2015 : établir un pré-inventaire

La première étape du travail coordonné par le DRASSM a consisté à opérer un pré-inventaire des sites à partir du dépouillement des données accumulées depuis les années 2000 par les précédentes équipes. Ce travail, réalisé en 2015, a été confié à Django Guyon (ADRAMAR). Il s’agissait de reprendre l’ensemble des rapports, ouvrages et articles mais aussi les données géophysiques issues des précédentes campagnes de recherche.

Cette synthèse a révélé des incohérences entre la documentation issue des différentes opérations et a montré qu’au moins la moitié des 125 sites pré-inventoriés nécessitaient des recherches complémentaires. Certains sites étaient mal localisés, l’état de conservation d’autres s’avérait mal connu, la description des vestiges était parfois incomplète et leur identification parfois incertaine. Il convenait donc de parfaire la connaissance de ces sites pour aboutir à un inventaire exhaustif et précis en vue de la candidature au Patrimoine mondial.