Les vestiges sous-marins du Débarquement constituent des témoignages de première main sur l’opération Neptune. Quelques membres du club Caen Plongée ont été parmi les premiers à chercher à les identifier.

Un rôle de pionniers

Dès les années 1970, certains ferrailleurs s’intéressent à l’histoire des épaves qu’ils découpent. À partir de 1995, deux plongeurs du club Caen Plongée, Serge David et Yves Marchaland, épaulés par Patrick David, cherchent à identifier les épaves sur lesquelles ils plongent. Ils se basent sur différents ouvrages, réalisent des recherches en archives, échangent avec d’anciens ferrailleurs comme Jacques Lemonchois, mais aussi avec des vétérans du Débarquement. Plongée après plongée, ils observent et photographient une cinquantaine d’épaves liées au débarquement de Normandie. Ils réalisent également des prospections à l’aide d’un sonar à balayage latéral. Ceci leur permet d’avoir une vision d’ensemble des sites mais aussi de découvrir les fragments épars de certaines épaves. Par ce patient travail d’identification, à une époque où la plongée sur épaves récentes rime encore pour d’autres avec récupération d’objets, ils jouent un rôle de pionniers. Ils corrigeront nombre des identifications des sites de la seconde guerre mondiale en baie de Seine.

Diffuser et sensibiliser

Entre 1998 et 2012, ils publient leurs travaux dans des ouvrages largement diffusés. Ils rendent ainsi plus accessible ce patrimoine invisible et en grande partie oublié. Leurs recherches permettent de commencer à alimenter la carte archéologique nationale sur cette portion des côtes françaises. Ainsi, en 2014, cette base de données comportait 42 sites archéologiques maritimes liés à la seconde guerre mondiale pour les départements du Calvados (29 sites) et de la Manche (13 sites).