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Succès allié
Au soir du 6 juin 1944, 156 000 soldats alliés ont touché terre en Normandie (133 000 par mer, 23 000 par les airs). Sur les cinq secteurs d’assaut, les défenses allemandes sont enfoncées. Les pertes humaines sont relativement minimes (1,4 % à Utah, 1,7 % à Gold, 3,35 % à Juno et 2,2 % à Sword), à l’exception du secteur d’Omaha (7 %). Tous secteurs confondus, les Alliés déplorent 10 000 morts, blessés ou disparus. Ce succès initial allié exige cependant d’être conforté les jours suivants, d’abord en repoussant les contre-attaques allemandes, puis en établissant une tête de pont continue sur le continent. Huit semaines d’intenses combats sont ensuite nécessaires pour percer le front allemand à l’ouest de Saint-Lô à la fin juillet. Pendant tout ce temps, la logistique joue un rôle considérable. Le débarquement des troupes et des matériels dure d’ailleurs jusqu’à début juillet 1944 à Sword, septembre à Juno, novembre à Gold, Omaha et Utah.
La Kriegsmarine face au Débarquement
En 1944, l’Allemagne nazie s’attend à un débarquement allié en Europe. Pourtant, la construction du mur de l’Atlantique, débutée en 1942, n’est pas achevée, l’aviation allemande a subi en février-mars 1944 de lourdes pertes, et la Kriegsmarine dispose en Atlantique et en mer du Nord de bâtiments de surface et de sous-marins mais pas de grandes unités.
De rares épaves de la baie de Seine témoignent de la présence des forces allemandes peu avant le Jour J. Le M 39 (M pour Minensuchboot) est un dragueur de mines mis en service le 5 mai 1942. Il rejoint la Manche, après la bataille de l’Atlantique, afin d’escorter des convois. Le 24 mai 1944, il est torpillé par une vedette britannique en face de Juno Beach et coule, brisé en deux, en faisant 7 victimes. Le Greif est quant à lui un torpilleur allemand de type Môwe, mis en service en 1927. Affecté en mai 1943 à la 5e flottille à Cherbourg, il est impliqué dans l'attaque de navires alliés en baie de Seine. Il est bombardé par la Royal Canadian Air Force le 24 mai 1944, alors qu’il se rend de Cherbourg au Havre. Gravement endommagé, il est abandonné par son équipage qui le saborde au nord-ouest de Ouistreham.
Le Jour J, l’armée nazie est prise par surprise. La majorité des pertes navales alliées est d’ailleurs due aux intempéries plus qu’à la défense de la Kriegsmarine. Néanmoins, durant les mois qui suivent la flotte et l’aviation allemandes continuent à maintenir une pression sur les opérations de débarquement alliées en baie de Seine. Au total, une trentaine d’unités alliées perdues dans cette zone ont été victimes des mines, torpilles ou bombardements allemands.