Du jour où l’homme a maîtrisé la mer, il n’est sans doute pas de production humaine qui n’ait connu la cale des navires ou n’ait été utilisée dans un entrepont. Indissociablement lié à l’histoire du bateau, le monde des échanges en a accompagné et connu l’évolution et les soubresauts, les trajectoires hauturières et les itinéraires tragiquement interrompus. Souvent à l’origine du voyage d’exploration, le commerce est le moteur des relations entre les communautés, le ciment des sociétés humaines. Voie de passage obligée entre les populations du nord et du sud de l’Europe, le Ponant a concentré dans son espace maritime l’essentiel des produits du commerce atlantique. Vins de Gascogne ou du pays nantais, fer ou laines de Castille, draps d’Angleterre ou de Normandie, toiles d’Allemagne ou d’Olonne, sel de Bourgneuf ou bois de Baltique..., tous ces produits ont longé l’Occident français, transité par ses ports, innervés son économie.

Cette situation exceptionnelle du littoral ponantais a naturellement conduit l’archéologie sous-marine à développer sur cette côte de nouveaux thèmes de recherche concentrés sur les voies du commerce interlope ou du cabotage, le transport des matières premières ou des matériaux de construction, les navires de traite ou les indiamen, les clippers géants ou les premiers vapeurs… Ces recherches sont fécondes car des siècles de commerce maritime gisent sur les côtes de la Manche et de l’Atlantique. Captivé par ces cargaisons englouties, dont l’étude souvent se révèle spectaculaire, on ne saurait pour autant oublier les épaves disparues sans laisser pour l’heure d’autres traces qu’un empilement d’archives. Il en est ainsi des navires employés à la pêche ou sur les routes du sel. Gageons cependant que leurs vestiges sont là qui attendent et que demain ou dans un siècle ils seront étudiés.