Si les archives nous apprennent que les naufrages de la Dauphine et de L'Aimable Grenot n’ont pas fait de victimes, on ignore tout des conditions de vie de leurs équipages. La fouille des deux épaves permet de lever le voile sur la chirurgie et la pharmacopée embarquées car près d’une centaine d’ustensiles, destinés à la préparation des remèdes, à la chirurgie et aux soins aux malades, ont été mis au jour sur le site. 

Le 11 décembre 1704, la Dauphine revenait d’une épuisante course aux ennemis de l’État en mer d’Iroise et en Manche lorsqu’elle a fait naufrage. Les instruments découverts au pied du grand mât, mortier et pilon, clystère ou seringue à lavement, palette à saignée, pots de préparation des remèdes, pots à onguents, bouteilles de verre, écuelles en terre et en étain, indiquent sans nul doute l’endroit où devait officier, lors des combats, le chirurgien du bord. 

C’est dans des circonstances tout autres que L'Aimable Grenot a fait naufrage le 7 mai 1749, en débutant un voyage au commerce. Découverts à l’arrière de l’épave, les multiples pots de préparation et de stockage des remèdes, le bassin de commodité, l’urinal, les poids de mesure et les bouteilles en verre faisaient probablement partie du coffre du chirurgien rangé dans les logements arrière du navire. Un couteau à amputation et un biberon pour les malades ont par ailleurs été trouvés à l’avant de l’épave.