La cloche est la véritable voix du navire. Elle scande la vie de l’équipage sans distinction de classe ou de rang, de jour comme de nuit. Les vaisseaux sont équipés de deux cloches en bronze, la grosse sur le gaillard d’avant et la petite sur le gaillard d’arrière. La petite cloche, dite de timonerie, marque le rythme des quarts, de jour comme de nuit, tandis que la grosse cloche sonne les repas, la prière ou le branle-bas. C’est également cette dernière qui signale le navire par temps de brume et donne l’alarme en cas d’avarie ou d’incendie. 

Aucune cloche n’a été retrouvée sur le site de la Natière et on peut penser, même si les archives ne le mentionnent pas, qu’elles ont été sauvées après le naufrage. On sait en effet que des récupérations ont été conduites en 1706 sur l’épave de la Dauphine par le Sieur de la Merveille, mais on en ignore les résultats. Quant à L'Aimable Grenot, les archives y signalent d’intenses travaux de sauvetage au lendemain même du naufrage. 

La grosse cloche porte souvent le nom de baptême du navire ainsi que la date de sa mise à l’eau. Sa découverte peut donc se révéler un indice capital pour l’identification formelle d’une épave. Le son de la cloche est souvent le dernier entendu à bord lors d’un naufrage et il arrive que la cloche soit aussi le premier objet découvert par les plongeurs sur une épave intacte. On comprend dès lors la fascination qu’exercent ces objets capables de révéler à eux seuls l’identité d’un navire.