De la période celtique à l’époque gauloise

De nombreux ateliers de sauniers apparaissent dans toute la vallée supérieure de la Seille au début du premier âge du Fer, en particulier dans le courant du VIe s. av. J.-C. Les ateliers de cette première phase du Briquetage de la Seille sont concentrés autour de Marsal, mais se répartissent jusqu’à Salonnes, au voisinage des sources salées favorisées par la présence de failles géologiques. La surface moyenne de ces exploitations est distribuée entre 1 et 5 hectares.

La seconde phase du Briquetage de la Seille correspond à la fin de la période gauloise, du IIe au Ier s. av. J.-C. Les ateliers sont désormais regroupés en trois centres de production majeurs, dont le plus important est celui de Moyenvic, devant Marsal et Vic-sur-Seille. La surface moyenne des zones de production est décuplée et atteint plusieurs dizaines d’hectares.

La chaîne opératoire de production du sel

La fouille du secteur d’atelier du VIe s. av. J.-C. identifié à Marsal « la Digue » a permis de montrer que l’extraction du sel était précédée d’une première étape de concentration-décantation de la saumure, sans doute tirée de puits salés. La saumure était alors enrichie par le lavage de terres salées, puis portée à saturation dans une série de bassins à fond plat revêtus d’une couche d’argile imperméable.

D’autres bassins étanches, de plus petites dimensions, servaient de réservoirs à saumure saturée, destinée à alimenter les fourneaux. Dans une seconde phase, les cristaux de sel étaient extraits de la saumure mise à chauffer dans des bassines en terre cuite à fond plat.

Puis, dans une troisième et dernière phase, le sel obtenu était aggloméré dans des « formes à sel » en terre poreuse moulées sur des gabarits ; ce qui permettait d’obtenir des pains de sel de dimensions et de poids normalisés. À l’issue de cette opération, les formes à sel étaient enfin brisées pour libérer le produit final.

Évolution techno-typologique

Durant la phase ancienne du Briquetage de la Seille, l’extraction du sel s’effectue en deux étapes successives de cuisson : dans une première étape, la saumure à saturation est chauffée dans des « bassines » à fond plat d’une contenance individuelle d’une trentaine de litres. Puis, dans une seconde étape, les cristaux de sel sont conditionnés dans des formes à sel à fond plat, de type barquettes, qui permettent d’obtenir des pains de sel de forme oblongue.

Les chargements de formes à sel sont placés dans des fourneaux équipés de grilles horizontales composées d’un assemblage de barres cintrées en terre cuite, de section ronde ou carrée. Elles sont assemblées au moyen d’éléments de liaison, constitués de boulettes d’argile fraîche modelée pour relier les barres entre elles et aux parois du fourneau.  

Un nouveau type de forme à sel, qui remplace les barquettes, apparaît à la fin du VIe s. av. J.-C. Ce sont des récipients verticaux, de type godet, dont on obtient des pains de sel en forme de bouchon.

Ce type de moule à sel évolue, à la fin de la période gauloise, vers des formes élancées, de type flûtes. Ces récipients verticaux permettent d’obtenir des pains de sel en forme de tronc de cône. Dans le même temps, les grosses barres cintrées de la phase ancienne du Briquetage de la Seille évoluent vers un type unique de section ronde, en forme de petite barre.