Les sauniers de l’époque celtique (VIe siècle av. J.-C.)

La période du premier âge du Fer est marquée par l’essor de l’exploitation des sources salées par la technique dite des briquetages. Le sel est désormais extrait de la saumure par chauffage dans des fourneaux en terre cuite. Une quinzaine d’ateliers se développent sur plus de 10 kilomètres de longueur, de Marsal à Salonnes (Moselle). Ces exploitations peuvent s’étendre sur plusieurs hectares et regrouper des milliers de fourneaux à saumure.

La tourbière de Salonnes enregistre une seconde importante phase de déboisement du milieu naturel, qui paraît coïncider avec l’essor de ces salines celtiques, grandes consommatrices de bois de chauffe. Le milieu hydrologique commence à se dégrader sous l’effet de l’érosion, qui provoque l’accumulation de sédiments chargés en apports de sables et surtout d’argile.

Les habitats des communautés de sauniers celtiques sont implantés à proximité immédiate des ateliers. Les activités sont dominées par les pratiques agricoles, en particulier la culture (du blé et de l’orge) et l’élevage (bœufs, cochons, moutons). Le tissage est pratiqué sur place. En dehors des périodes de production du sel, les sauniers celtiques de la vallée de la Seille travaillent le fer et produisent des petits objets en bronze, dans le cadre d’un artisanat de luxe.

De grandes nécropoles appartenant à de riches communautés humaines des VIe au IVe s. av. J.-C. se développent à proximité des zones majeures de production, comme en particulier à Marsal et à Moyenvic.

L’industrie du sel de l’époque gauloise (IIe-Ier siècles av. J.-C.)

L’extraction du sel n’est pas documentée actuellement pour la période des IVe-IIIe s. av. J.-C. À partir du IIe s. av. J.-C., la production du sel de la Seille atteint désormais un développement de type proto-industriel, tandis que les ateliers de production se regroupent et se concentrent autour des trois grands centres de Marsal, Moyenvic et Vic-sur-Seille.

La période des oppida des IIe-Ier s. av. J.-C. est marquée par l’essor d’un site majeur implanté au sommet de la « Côte Saint-Jean » à Moyenvic, où il est associé à un sanctuaire. C’est à la fin de l’époque gauloise que se développent des habitats groupés à l’emplacement des grandes accumulations de briquetage de Marsal et de Vic-sur-Seille.

Plusieurs grands enclos, d’une surface avoisinant un hectare, peuvent correspondre à des domaines ruraux de type aristocratique. Deux sont localisés « En Fatrive » à Vic-sur-Seille et au « Bois de la Marchande » à Salonnes ; un troisième parait situé sous la partie résidentielle de la grande villa romaine du « Sauvageon » à Moyenvic.