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- Une brève histoire des recherches
- Le programme de recherches pluridisciplinaire du Briquetage de la Seille (2001-2017)
Les reconnaissances préliminaires
En 2001, le Service régional de l’Archéologie de Lorraine a confié à Laurent Olivier, conservateur au musée d’Archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye, la réalisation d’un programme de recherches ayant pour objectif d’établir une synthèse des connaissances sur le « Briquetage de la Seille ».
Menée de 2001 à 2005, la première phase du Projet Briquetage de la Seille a visé d’abord à reconnaître l’extension spatiale et l’organisation interne des sites de production, dont témoignaient les accumulations de briquetage connues depuis le XVIIIe siècle. Au-delà, l’objectif de ces prospections de terrain était d’apporter des éléments d’informations permettant d’étudier l’impact à long terme de l’exploitation intensive du sel, à la fois sur l’environnement naturel et sur les sociétés humaines du premier millénaire avant notre ère.
Les travaux de terrain ont consisté principalement en des prospections géophysiques extensives des secteurs d’ateliers de briquetage, qui ont porté sur une surface totale de près de 80 hectares. Ces reconnaissances ont été associées à la réalisation de sondages de validation des anomalies géophysiques détectés, qui ont permis d’en préciser la nature et, le cas échéant, la chronologie. Ces interventions ponctuelles ont donné lieu à une série d’analyses de laboratoire, centrées sur les datations (radiocarbones, archéomagnétiques et thermoluminescentes) ainsi que la reconstitution du milieu paléo-environnemental (anthracologie, archéobotanique, malacologie, palynologie).
La fouille du secteur d’atelier de la Digue à Marsal
Dans une seconde phase, les recherches de terrain se sont attachées à reconstituer l’articulation de la chaîne opératoire de production du sel, grâce à la fouille d’un secteur d’atelier du VIe s. av. J.-C. identifié à Marsal « la Digue ». On a pu montrer qu’un autre modèle que celui traditionnellement admis pour l’extraction du sel devait être envisagé : les pains de sel n’étaient pas produits en faisant évaporer la saumure dans les moules à sel ; ce qui aurait impliqué le gaspillage de quantités considérables de combustible. Les cristaux de sel étaient d’abord extraits de la saumure mise à chauffer dans des « bassines » en terre cuite à fond plat, puis le sel obtenu était aggloméré dans des « formes à sel » en terre poreuse conçue à l’aide de gabarits. Les moules étaient ensuite brisés pour libérer les pains de sel de volumes et de poids normés.
La fouille de l’atelier du Pransieu à Marsal
Dans une troisième et dernière phase de travaux, conduite de 2014 à 2017, les recherches se sont portées sur la reconnaissance extensive d’un petit atelier du premier âge du Fer repéré grâce aux prospections géophysiques à Marsal « Pransieu ». Il s’agissait de déterminer la gamme des différentes structures associées à la chaîne de production du sel et leur distribution à l’intérieur d’une unité de production cohérente.
On a pu mettre en évidence l’existence d'une production en batterie permettant le chauffage simultané de la saumure dans plusieurs fourneaux sans doute alimentés en continu. Des réservoirs à saumure permettaient d’approvisionner les installations, à partir de l’eau salée qui avait été préalablement traitée en périphérie. Certains ateliers, comme celui exploré au « Pransieu A2 », ne produisaient que du sel en cristaux; tandis que, dans d’autres secteurs du complexe de production de Marsal, des ateliers voisins délivraient du sel conditionné en pains standardisés.
Premiers aperçus sur les salines gauloises et romaines
La dernière campagne de fouille de 2017 a permis d’observer les dernières traces d’activité de la fin de la période gauloise, qui se sont prolongées jusqu’au début du Ier siècle de notre ère. Leur succèdent de grandes structures en fosses parallèles, qui appartiennent à des installations artisanales ou industrielles datant de la période romaine, exploitées jusqu’au début du IVe siècle.