Les chasseurs-cueilleurs du Paléolithique

Durant la Préhistoire, la présence de sources salées a vraisemblablement attiré le passage des troupeaux d’herbivores sauvages (comme les bisons, les rennes ou les chevaux), qui venaient s’alimenter en sel dans la vallée de la Seille. Ces haltes régulières de grands troupeaux ont pu fixer l’installation des campements saisonniers de chasseurs paléolithiques.

Les premières traces de fréquentation humaine de la vallée supérieure de la Seille remontent actuellement au Paléolithique moyen (100 000 à 50 000 ans environ) et sont attribuables à des populations néanderthaliennes. Des restes d’outillage lithique en quartzite ont été découverts sur les coteaux environnant la vallée de la Seille, comme à Vic-sur-Seille (Moselle).

À Morville-les-Vic (Moselle), une occupation attribuable au Paléolithique supérieur se rattache sans doute à des campements de chasseurs de rennes de la période magdalénienne (15 000 à 8 000 ans av. J.-C.). Des armatures d’armes de jet en silex signalent par ailleurs la présence des dernières populations de chasseurs-cueilleurs préhistoriques aux alentours de la vallée, durant les VIIIe et VIIe millénaires avant notre ère.

Les premiers agriculteurs du Néolithique (Ve-IIIe millénaires avant notre ère)

Dans l’Est de la France, les occupations sédentarisées se multiplient dans le courant de la seconde moitié du Ve millénaire av. J.-C. Ce sont des villages d’agriculteurs-éleveurs qui pratiquent des cultures sur abattis-brûlis à l’intérieur d’un environnement de moins en moins forestier.

Dans la vallée de la Seille, l’exploitation du sel paraît très probable dès la seconde moitié du IIIe millénaire av. J.-C., où les sites d’habitat du Néolithique final sont particulièrement nombreux. Certains d’entre eux peuvent s’étendre sur plusieurs dizaines d’hectares, comme à Salonnes ou à Morville-les-Vic.

Ces grands habitats sont associés à des tombes de statut exceptionnel. Une sépulture découverte à Salonnes « Les Cachettes » contenait le squelette d’un guerrier accompagné de deux poignards en silex et d’un carquois contenant près d’une trentaine de flèches en silex. Cette découverte rappelle l’équipement du célèbre Ötsi, découvert momifié à la frontière italo-autrichienne.

Les premières mises en valeur agricole de l’âge du Bronze ancien (XVIIIe-XVIe siècles av. J.-C.)

Une tourbière découverte à Salonnes « Sous les Vignes » a enregistré les premiers grands déboisements de l’environnement de la vallée de la Seille. À partir des XVIIIe-XVIe s. av. J.-C., le paysage apparaît désormais largement déboisé. Il acquiert à ce moment une physionomie générale qu’il conservera globalement jusqu’à l’époque contemporaine. La culture des céréales est bien attestée. L’image générale du milieu végétal est celle d’un patchwork de prairies, de friches à noisetiers, de zones forestières secondaires dominées par le frêne, ou de forêts mixtes, dominées par le hêtre et le chêne.

On ne connait pas encore les sites d’habitat et les nécropoles qui sont associée à cette première grande période d’ouverture et d’exploitation agricole du milieu naturel.

Les sociétés guerrières de l’âge du Bronze final (XIe-Xe siècles av. J.-C.)

La période de l’âge du Bronze n’est encore connue que par des trouvailles isolées d’objets de parure et d’outils en bronze. Elles signalent néanmoins une occupation importante des environs de la vallée. L’étude des pollens de la tourbière de Salonnes révèle l’existence de déboisements importants intervenant aux alentours du milieu du IIe millénaire avant notre ère, dans un milieu naturel déjà largement cultivé.

L’exploitation du sel est vraisemblable, bien qu’elle n’ait pas laissé de traces directes aisément détectables.

Les vestiges archéologiques les plus nombreux datent de la période des XIe-Xe s. av. J.-C. et révèlent l’existence d’un afflux de richesses, sacrifiées dans des dépôts cultuels. Une riche tombe à incinération découverte à Morville-les-Vic « Les Grandes Raies » signale la présence de populations privilégiées établies aux alentours immédiats de la vallée.