Tell Hariri, à l’abri de l’Euphrate ?

La ville de Mari a été fondée, au début du IIIe millénaire, en rive droite de l’Euphrate, à l’écart du cours du fleuve. L’Euphrate descend des montagnes du Taurus à travers la Jezireh, incisant les plateaux calcaires pour former une étroite vallée limoneuse et fertile, avant de déboucher dans la plaine de la Mésopotamie centrale et méridionale. Le site archéologique de Tell Hariri (Mari) se trouve à 15 km en amont de la frontière syro-irakienne, à l’extrême est de la Syrie. En ce point, la vallée est particulièrement large (5 km) et la ville a été bâtie sur une terrasse fluviale, à l’écart des crues annuelles du fleuve. Celui-ci n’a jamais coulé au pied du site, qu’il a cependant progressivement et partiellement détruit lors de crues exceptionnelles.

Aménager les rives du fleuve

D’importants travaux hydrauliques ont été réalisés pour alimenter en eau la ville et ses environs. Des restes de canaux ont ainsi été repérés, en rive gauche comme en rive droite du fleuve. Là se trouvaient les populations paysannes qui travaillaient la terre et pratiquaient la culture du blé, peut-être aussi celle du palmier dattier, pour une grande part sous le contrôle du palais et de certains temples. Toutefois, les aléas de la production en milieu désertique conduisaient souvent le pouvoir royal à compléter les moissons par des achats dans le bassin du Khabur ou dans la Syrie occidentale.

Mais la prospérité du site tient surtout à sa position sur l’une des principales voies de commerce au Proche-Orient : l’Euphrate.

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