Le palais de Mari a livré une documentation abondante et essentielle pour comprendre l’histoire du Proche-Orient du début du IIe millénaire.

Les textes des shakkanakku

On dispose en premier lieu d’environ 2 000 documents datés de la fin de l’époque dite des shakkanakku, aux alentours du XIXe siècle av. J.-C., du nom des gouverneurs qui, à l’origine placés à la tête de Mari par la dynastie d’Akkad entre 2300 et 2200 av. J.-C., en devinrent indépendants. On en connaît principalement des bordereaux administratifs, dont la majeure partie est relative à des rations de personnel, à la livraison d’animaux, à des matériaux textiles, etc.

Les archives amorrites

Les quelque 15 000 textes des archives de Mari d’époque amorrite, du nom du peuple sémitique qui s’installa et prit le pouvoir dans l’ensemble de la Mésopotamie à la charnière des IIIe et IIe millénaires av. J.-C., se répartissent  sur environ un demi-siècle.

Cette documentation d’époque amorrite comprend une grande proportion de textes administratifs, qui donnent d’importants renseignements sur le fonctionnement du palais : ainsi la série de textes dite des « repas du roi », naptan sharrim, correspond à la comptabilité des réserves de céréales, tandis que d’autres lots constituent des sources importantes sur les cultes, les taxes, etc.

La documentation la plus remarquable est néanmoins le corpus épistolaire, qui se compose de la vaste correspondance des rois de Mari avec d’autres souverains ou les gouverneurs du royaume. Ces lettres mettent en valeur les modes de vie sédentaire et nomade des différentes tribus qui peuplaient le pays de Zimri-Lim. Elles donnent également des informations sur la vie politique et diplomatique très mouvementée de l’époque : on peut notamment rappeler que le roi Samsi-Addu n’eut de cesse, après avoir nommé son fils Yasmah-Addu sur le trône, de l’exhorter à se comporter en authentique souverain et de s’occuper des affaires militaires et administratives du royaume, au lieu de vivre une vie de luxe.