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Définition des oppida
Dans les années cinquante, antérieurement aux prospections aériennes, les seuls établissements gaulois connus étaient, dans la France du Nord, les oppida. On ne connaissait rien des habitats de cette période que l'avion et les fouilles ont depuis, révélés par centaines. Lors de la conquête, César parle souvent d'"oppida", sans en donner de définition précise.
Les archéologues ont longtemps pris l'habitude de désigner par ce mot de vastes enceintes fortifiées dont la superficie est souvent de l'ordre d'une dizaine d'hectares pour les plus petits : L'Étoile (9 ha), Chipilly (10 ha), Incheville (12 ha), Etrun-sur-Escaut (12 ha), Vieux-Moulin (16 ha).
Les oppida moyens font de 30 à 40 ha, Villeneuve-Saint-Germain (30 ha), Liercourt (32 ha), Saint-Thomas (32 ha), La Chaussée-Tirancourt (35 ha), Pommiers (40 ha)...
Les plus grands atteignent, comme celui de Bracquemont (50 ha) ou celui de Gournay-sur-Aronde (100 ha) et jusqu'à 140 ha pour celui qui s'étend sur les terroirs de Variscourt et Condé-sur-Suippe (dont 4 ha récemment fouillés).
En Bavière, certains oppida atteignent même jusqu'à 380 ha, comme à Manching. Dans le récit de La Guerre des Gaules par César, on constate que le rôle de ces oppida est essentiel puisque leur prise entraîne la soumission de la peuplade concernée. Mais leur rôle n'est pas exclusivement militaire : ce sont des centres commerciaux et politiques. C'est là que se tiennent les grandes assemblées, les marchés, les foires…
Sanctuaire attenant au "Camp de César" à La Chaussée-Tirancourt (Somme).
Sanctuaire attenant au "Camp de César" à La Chaussée-Tirancourt (Somme).
A l'opposé de ce qui se passe plus au sud de la Gaule, ces oppida ne sont pas encore, dans la France du Nord, vraiment des villes ou même des habitats collectifs permanents, bien qu'il soit vraisemblable que quelques artisans et négociants y résidaient déjà régulièrement. Toutefois, un processus pré-urbain est manifeste à Variscourt, à Pommiers et, peu après, à Villeneuve-Saint-Germain (Aisne).