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Grand système curviligne, sans fosse comblée. Il s'agit probablement d'un simple enclos agricole ou pastoral. Bacouël-sur-Selle (Somme).
Grands enclos curvilignes, isolés, bordés d'un seul fossé à Quesnoy-sur-Airaines (Somme).
L'humidité différentielle des sols fait apparaître des champs quadrangulaires dits "celtiques" à Prouzel (Somme).
Les grands enclos simples
Les prospections aériennes ont révélé la présence de grands enclos, non imbriqués les uns dans les autres et délimités par un seul fossé: leur fouille ne donne presque jamais lieu à la découverte de vestiges archéologiques. De plus, on n'observe pas de fosses comblées ni à l'intérieur, ni à l'extérieur. Il ne s'agit manifestement pas d'habitats ; ce sont probablement des enclos de terres cultivées, destinés à protéger les cultures de la nuisance d'animaux domestiques ou sauvages. Il semble que ce soit aussi parfois des enclos pastoraux pour la gestion du cheptel. Les fouilles ont révélé, à leur entrée, la présence de trous de poteaux et parfois de palissades qui semblaient destinées à faciliter le passage des troupeaux que l'on voulait ensuite enfermer.
Les "champs celtiques" et autres parcellaires
Il existe par ailleurs des enclos multiples, accolés les uns aux autres. À Prouzel (Somme), il s'agit de parcellaires quadrangulaires, irréguliers, dits "champs celtiques". Antérieurement à la charrue, dont le socle retourne la terre, l'araire, qui existait alors, ne fait qu'ouvrir le sol. Il est donc nécessaire d'effectuer des passages croisés pour obtenir une inversion complète des terres, ce qui a eu pour conséquence la formation de champs quasi carrés pour la commodité du travail. Alors que ce type de parcellaire est fréquent Outre-Manche, il a été rarement observé en Picardie. Toutefois, les importantes fouilles étendues de D. Bayard (1996) ont récemment révélé des parcellaires complexes dès le début de l'époque romaine entre Le Translay et Bouillancourt-en-Séry (Somme).
Les enclos festifs
Récemment, J. L. Brunaux (2000) a bien montré la fonction symbolique de tous les types d'enclos, même apparemment utilitaires. C'est évident pour les petits enclos rituels et funéraires : il s'agit de séparer le monde des vivants de celui des morts. Cela est vrai aussi pour les grands enclos d'habitats puisque c'est un symbole de prise de possession et donc d'exclusion. J. L. Brunaux a montré que la régularité peu fréquente de grands enclos était un indice révélateur de l'aristocratie.
Certains enclos géométriques pouvaient délimiter des "espaces festifs" en relation avec les rites d'hospitalité de la noblesse gauloise, avec banquets et libations, comme semble l'indiquer le matériel recueilli dans les remblais. On y trouve, entre autres, de nombreux fragments d'amphores d'importation de provenance lointaine. Certains de ces enclos géométriques quadrangulaires délimitaient parfois aussi des nécropoles, associées ou non à des sanctuaires.
Cet enclos très régulier pourrait correspondre à un espace festif ou à une nécropole gauloise. La Chaussée-Tirancourt (Somme).
Site exceptionnel fouillé préventivement sur le tracé du TGV Nord au niveau du franchissement de l'Aronde. Montmartin (Oise).
Le cas de Montmartin (Oise)
Il s'agit d'un riche habitat aristocratique du IIIe s. au IIe s. av. J.-C., fouillé et publié par J. L. Brunaux (1996) qui présente plusieurs enclos subdivisant l'espace en sections hiérarchisées.
L'enclos central est le plus régulier et le plus soigné. Un espace public et cultuel a été mis au jour avec un petit temple. On note aussi une grande place attenante avec des traces de pratiques complexes comme le traitement des cadavres.
Dans cette société guerrière gauloise, les rites religieux sont toujours présents. Les trouvailles archéologiques ont été particulièrement abondantes et témoignent, en outre, d'activités artisanales (céramique, métallurgie, etc).