Les collines fortifiées

La photographie aérienne a permis la découverte de quelques camps militaires temporaires entourés de fossés et palissades, qui datent de ces périodes troublées entre -57 et 21 après J.-C. Il est possible que le camp militaire romain de Folleville (Somme) soit à l'origine du vicus et du sanctuaire de Rouvroy-lès-Merles (Oise), situé à proximité.

À 7 km au Sud, un autre camp romain a été découvert sur le Mont Câtelet à Vendeuil-Caply (Oise). Il s'adapte au relief disposé en arc de cercle. Il est aussi bien typique, avec ses doubles fossés parallèles, ses angles arrondis et un titulus remarquablement net. Il est possible que ce camp ait joué un rôle dans la formation de l'agglomération antique qu'il domine et dont les lignes de fondations réapparaissent parfois.
Plus étrange est le camp d'Arlaines à Ressons-le-Long (Aisne) où à un édifice militaire primitif en terre et en bois, succède une forteresse rectangulaire en pierre de la fin du Ier siècle. Là aussi, ce camp a donné naissance à l'extérieur à quelques constructions (bains, temples, petites agglomérations civiles).

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Photo aérienne du camp romain.

Dans la vallée Saint-Denis au pied du camp romain du Mont Câtelet, on observe une agglomération gallo-romaine.

Le camp "d'Arlaines", à Ressons-le-Long (Aisne) a été fouillé au XIXe et en 1976 par M. Reddé. Seules les fondations du camp en dur se détachent sur la photographie.

Les oppida

Les troupes romaines ont manifestement occupé et renforcé l'oppidum de la Chaussée-Tirancourt (Somme), même si les enceintes fossoyées, situées à l'extérieur, n'ont pas les caractéristiques de retranchements romains.
En revanche, à Liercourt-Erondelle (Somme), les Romains ont considérablement renforcé la grande levée de terre de l'oppidum et installé un camp à l'extérieur. Il est probable qu'ils se sont installés sur les collines de Liercourt et La Chaussée (Somme) après la Guerre des Gaules pour faire face à des soulèvements. La pacification a demandé du temps!

Aquarelle ancienne du "Camp de César" qui, depuis des siècles, a beaucoup impressionné par l'ampleur des fortifications. La Chaussée-Tirancourt
(Somme). Bibliothèque d'Abbeville.

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Le "camp de César" était considéré comme le type parfait de l'oppidum "belge" avec une levée de terre et un fossé barrant le plateau. Mais des fouilles récentes font penser qu'il serait postérieur à la Conquête. La Chaussée-Tirancourt (Somme).
 

Même site. Grand fossé et levée de terre dont la surélévation a été faite de l'intérieur. Les taches sombres correspondent aux zones d'extraction de craie. Cette craie apparaît en blanc, là où la muraille a été rehaussée.

Un deuxième dispositif défensif, totalement arasé et parallèle au premier, date de la même période. Il a été fouillé par B. Bréart. Au premier plan, on distingue les reconstitutions archéologiques du site de Samara, à La Chaussée-Tirancourt (Somme).

Le camp romain arasé vient s'appuyer contre l'oppidum gaulois, là où la levée de terre est la plus haute. Liercourt-Erondelle (Somme).