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- La photographie argentique et numérique
Le jaunissement des cultures révèle le plan d'une vaste villa gallo-romaine. Vieux-Rouen (Seine-Maritime).
Le jaunissement des cultures révèle ici de nombreuses fosses comblées et cercles de l'âge du Bronze. Cavillon (Somme).
La photo argentique
L'expérience montre qu'il n'est pas nécessaire de choisir un appareil photo dans le haut de gamme. Il vaut mieux sélectionner un appareil robuste, de type réflex 24x36, avec une bonne optique interchangeable et un obturateur fiable. Les appareils semi-automatiques, avec une priorité à la vitesse et affichage du diaphragme dans le viseur, sont préférables. Il existe depuis peu un nouveau format, dit APS, qui paraît inadapté à la prise de vue aérienne (Advanced Photo System).
Les prises de vues se font généralement à la vitesse minimum de 1/500e, mais le 1/1000e est utile à basse altitude ou si on utilise un téléobjectif ou un zoom. Il est souhaitable de pouvoir bloquer les réglages sur l'infini et sur la vitesse d'obturation choisie.
Les appareils motorisés (Winder) offrent de nombreux avantages. Pour le 24x36, les objectifs normaux, de 45 mm et de 50 mm de focale, sont les plus adaptés. Les zooms et les téléobjectifs sont utiles aux abords des villes, où la réglementation contraint à voler assez haut, ou pour photographier de petits ensembles. Souvent les archéologues aériens emportent avec eux deux ou trois appareils photographiques, de préférence de même type, avec des pellicules et objectifs un peu différents.
Les filtres ne sont pas indispensables à basse altitude avec les émulsions courantes. Un filtre UV universel assure une bonne protection de l'objectif et atténue l'excès d'ultraviolets, si on monte à 1000 ou 2000 mètres.
Les appareils numériques ressemblent aux appareils argentiques. Le film est remplacé par un capteur électronique, une matrice ou une barrette de photodiodes. L'énergie reçue par les photodiodes du capteur est transformée en signaux électriques.
Le choix de l'appareil numérique reflex (type 24x36) à matrice 2000x3000 est à privilégier pour la photographie aérienne en raison de sa maniabilité (changement facile des paramètres de prise de vue), sa vitesse de déclenchement et sa qualité d'image. Par contre, il faudra penser à embarquer des cartes mémoire de grande capacité et en nombre suffisant ou à disposer à bord d'un disque dur sur lequel on pourra stocker les images, ainsi que des accus, les appareils numériques étant consommateurs d'énergie.
Photo aérienne de la maison gauloise de Verberie (Somme), avant tout traitement informatique.
Même photo, après un contraste des couleurs sur ordinateur. Les trous de poteaux, qui maintenaient le mur extérieur en bois et en torchis, ressortent mieux...
La photographie numérique
Les images numériques, qu'elles soient obtenues par la numérisation de photographies argentiques ou acquises directement à l'aide d'appareils numériques, offrent à l'archéologie de nouvelles possibilités de traitement grâce à l'assistance de l'ordinateur.
Citons, par exemple, les diverses manipulations possibles : la variation du contraste, l'étalement des dynamiques, l'affichage d'un seul canal de couleur, le détourage, le ré-haussement des contours, l'affichage simultané de plusieurs images aux fins de comparaison, leur superposition, etc. Autant de manipulations qui, si elles contribuent à modifier l'image, concourent à une interprétation et une analyse plus fine des objets étudiés.
Le couplage des images numériques avec un SIG permet de rapprocher et localiser les informations de différentes sources, de superposer et d'intégrer les images numériques. La numérisation des photographies ou la prise de vue directe en numérique, revêt une importance considérable pour la sauvegarde, l'exploitation ou la diffusion de l'information scientifique.
En haute définition, la numérisation permet de préserver des documents originaux de manipulations risquant de les détériorer et de travailler sur leur contenu. Elle permet en outre d'assurer la conservation d'informations non pérennes en argentique.
Dans une définition plus faible, elle permet d'organiser et de gérer des fonds documentaires importants facilitant le travail des chercheurs. Avec l'émergence des techniques du web elle autorise leur diffusion sur les réseaux vers tous les publics.